La dernière édition européenne du Sustainable Cosmetics Summit, organisée le cabinet d’études spécialisé Organic Monitor, a réuni à la fin du mois de novembre à Paris environ 150 représentants de l’industrie de la beauté pour échanger sur les questions de développement durable, les meilleures pratiques, les ingrédients verts, et l’impact des nouvelles technologies.

L’équipe d’Organic Monitor au Sustainable Cosmetics Summit, édition européenne, 2012

Plusieurs entreprises ont fait part de leurs expériences dans la mise en œuvre de programmes de développement durable. Inken Hollmann-Peters a présenté l’initiative ’We Care’ de Beiersdorf. D’ici 2020, le fabricant de cosmétiques prévoit une réduction de 30%, de l’empreinte carbone de ses produits, de générer la moitié de ses ventes avec de produits ayant une empreinte environnementale significativement réduite, et de contribuer à l’éducation d’un demi-million d’enfants dans les pays en développement. Hollmann-Peters a toutefois précisé que le succès d’un tel programme de durabilité dépend d’abord de l’engagement du top-management.

Des vues similaires ont été exprimées par Fiona Wheatley de Marks & Spencer. Cinq ans après l’introduction de sa stratégie dite Plan A, l’entreprise a atteint 94 de ses 100 buts initiaux tout en enregistrant des bénéfices nets de plus de 200 millions d’euros. Dans le domaine cosmétique, les principaux défis, selon le distributeur britannique, sont l’accès au marché chinois en raison de sa position de tests sur les animaux, ainsi que la durabilité de l’huile de palme et des espèces botaniques sauvages récoltées dans la nature.

L’utilisation croissante, dans les produits cosmétiques, d’ingrédients marins a été largement débattue lors du sommet. L’association Bloom a exhorté l’industrie des cosmétiques - qui est le plus gros acheteur d’huile de foie de requin (squalène) - à mieux contrôler ses approvisionnements ; Claire Nouvian affirmant que de nombreuses entreprises ont ainsi involontairement acheté de l’huile de foie de requin pensant qu’il s’agissait au contraire d’un squalène issu de matières végétales. De son côté, la marque allemande Ocean Basis a montré comment les algues peuvent être cultivées dans des fermes certifiées pour les applications cosmétiques. Dans un autre article, Heliae a encouragé les entreprises de cosmétiques à considérer les micro-algues en raison de leur grande abondance.

Les principaux défis auxquels sont confrontées les marques de cosmétiques naturels et biologiques ont été traités lors de la session consacrée aux derniers développements marketing pour ces produits. Selon Organic Monitor, les marques doivent élever leur niveau de jeu dans un paysage concurrentiel fortement marqué par les lignes naturelles ou biologiques des multinationales. Une autre présentation par Harriet Kingaby d’Ogilvy Earth a montré comment les communications véridiques étaient au cœur d’une stratégie réussie sur les médias sociaux.

L’impact des nouvelles technologies sur le développement durable de l’industrie des cosmétiques a d’ailleurs été présenté dans le cadre de la dernière session. Ainsi, selon Apperian les appareils mobiles ont changé la façon dont les marques de beauté se connectent avec les consommateurs ; utilisant l’exemple de Estée Lauder, la société a montré comment les bornes interactives en boutiques peuvent effectuer des diagnostics de peau et augmenter les ventes de produits. Dans sa présentation sur le biomimétisme, le Professeur Monique Simmonds des Jardins botaniques royaux de Kew a appelé l’industrie des cosmétiques à innover en s’inspirant de la nature. Selon elle, les plantes constituent un riche réservoir de principes actifs qui ont évolué pendant des milliers d’années. Elle affirme que les possibilités sont infinies dans la mesure où seul un infime pourcentage de plantes est actuellement utilisé comme matière première cosmétique.

«  Cette édition européenne était la 10e de notre série de sommets internationaux. Elle a couronné une année marquée par le succès de la formule du Sustainable Cosmetics Summit organisé pour la première fois dans l’ensemble des principales zones géographiques mondiales. En s’attaquant aux questions écologiques et éthiques pertinentes pour chaque région, ces sommets encouragent la progression des pratiques durables dans l’industrie cosmétique. Les prochaine éditions prévues en 2013 sont : pour l’Amérique du Nord (New York, en mai), pour l’Amérique latine (Sao Paulo, en septembre), pour l’Europe (Paris, en octobre) et pour l’Asie-Pacifique (Hong Kong, en novembre),  » indique Organic Monitor.