Des modèles de peau plus proches de la réalité

Autour d’une table ronde sur le sujet des modèles de peau, les intervenants ont présenté leurs avancées très attendues par le monde des cosmétiques.

Pour Christian Pellevoisin de Skinethic « nous sommes dans une représentation simplifiée de la réalité, des différences existeront toujours ». Néanmoins, chaque proposition tache de se rapprocher au mieux de la complexité de la peau humain et de répondre à un besoin spécifique.

Petra Boukamp de l’Université de Heidelberg en Allemagne

Certaines perspectives exposées par Petra Boukamp de l’Université de Heidelberg en Allemagne permettraient d’avoir des modèles 3D stables sur des périodes plus longues. La survie des cellules souches dans ces milieux est assurée tout comme la possibilité d’ajouter d’autres cellules que celles de l’épiderme. Toutefois, les modèles ne reproduisent toujours pas le phénomène physiologique de desquamation de la peau. Demain peut-être.

Une formulation éclairée par sa physico-chimie

En ce qui concerne la formulation, qu’il s’agisse d’émulsions, de rouges à lèvres ou de poudres, une meilleure connaissance de la physico-chimie apparait comme un vecteur de progrès et d’innovation.

L’Oréal, avec l’équipe de Florence Levy, a consacré plusieurs mois de recherche à mesurer - à l’aide de méthodes rhéologiques, d’analyse d’image ou de spectroscopie Raman - l’impact des composants des rouges à lèvres sur la formation du raisin et sur la qualité de film déposé.

Florence Levy, L’Oréal

Les émulsions de Pickering dont l’existence n’est pas récente puisqu’elle remonte aux années 30 sont plébiscitées par le Professeur Wood de l’University of Edinburg comme moyen pour former des particules de bi-gel, une alternative aux émulsions multiples. Leur renouveau intéresse d’autres chercheurs comme Otto Glatter, de l’Université de Graz en Autriche, qui propose un protocole pour les réaliser facilement.

Les technologies de demain

Une session du congrès était réservée aux technologies qui demain seront peut-être couramment utilisées dans le monde des cosmétiques. La lévitation acoustique étudiera le comportement de globules maintenus en suspension sans contact selon les recherches de Louis Hennet de l’Université d’Orléans. La thérapie photodynamique sera plus facilement accessible grâce aux textiles à base de fibres optiques travaillés par Serge Mordon de l’Inserm à Lille ou encore la diffusion des cosmetics devices qui selon Jean-Yves Legendre de L’Oréal « sont des marchés avec de grandes perspectives sur tous les continents en dépassant les limites de l’efficacité apportée par les cosmétiques ».

Deux autres domaines devenus incontournables depuis quelques années à savoir la chimie verte et les biotechnologies ont aussi été abordés au cours de cette manifestation scientifique.

Plusieurs prix décernés

Plusieurs prix ont été décernés. Les travaux de Claude Grison du CNRS et de Jacques Biton de la jeune société innovante Stratoz ont reçu le Cosm’innov Award . Leurs recherches portent sur une solution industrielle pour une catalyse chimique respectueuse de l’environnement et utilisant les retombées de la phyto remédiation. Les propriétés biologiques de plantes hyper accumulatrices de métaux sont utilisées pour la restauration de sols miniers par des métaux toxiques. Les feuilles concentrées en métaux du type Zinc, Nickel et manganèse sont transformées pour donner des catalyseurs chimiques nouveaux servant à la production de molécules d’intérêt dans le domaine des cosmétiques.

Le Dr Iva Doleckova de la société Contripro Biotech a reçu le Best Young Researcher Award pour un nouveau hexapeptide qui cible les desmosomes et les Laboratoires Expanscience ont été récompensés du Best Innovation Award pour leur actif Schizandra Hydrolysate.

Un congrès complet dont la prochaine édition sera en 2015.