Noteo, une société de notation de biens de consommation courante (produits d’hygiène-beauté, produits d’entretien, produits alimentaires et boissons non alcoolisées), a publié une étude selon laquelle 40% des produits d’hygiène et beauté contiendraient des substances perturbatrices du système endocrinien.

Ainsi, selon Noteo, 71% des fonds de teint, 40% des rouges à lèvres, 38% des crèmes pour le visage, 36% des déodorants, 30% des dentifrices et 24% des shampoings contiennent au moins une substance perturbatrice du système endocrinien. Parmi les substances les plus utilisées, la société de notation mentionne les parabènes, le cyclopentasiloxane, le triclosan et des absorbeurs de rayons UV. L’étude affirme par ailleurs que dans la majorité des cas, les produits cosmétiques contiennent plusieurs substances considérées comme perturbateurs endocriniens.

« Il s’agit ici de la protection de notre santé, de celle de nos enfants et de notre environnement, c’est pourquoi nous appelons le gouvernement et les entreprises à se mobiliser pour la recherche afin d’étudier les meilleures alternatives possibles  » déclare Baptiste Marty, Président de Noteo Institut. « En attendant ces évolutions, nous recommandons aux consommateurs d’être vigilants sur leurs produits du quotidien  ».

Comportement déloyal selon l’industrie

De son côté, la FEBEA (Fédération des entreprises de la beauté), a déclaré regretter « qu’un sujet aussi important que celui des perturbateurs endocriniens soit traité avec aussi peu de rigueur et d’objectivité. »

La Fédération critique à la fois le moment choisi par Noteo - alors que la Commission européenne s’efforce de mieux définir les critères permettant l’identification des perturbateurs endocriniens avérés, et que les autorités françaises viennent d’ouvrir une consultation publique sur le sujet - et les objectifs de la société qui chercherait à «  profiter de cette occasion pour accroitre sa visibilité en se basant non pas sur la science, mais sur la seule peur.  »

Selon la FEBEA, la méthodologie de Noteo « ne se base sur aucune source scientifique solide ». La Fédération accuse même la société de notation d’une forme de chantage vis-à-vis des entreprises. «  On appréciera surtout que le site de notation Noteo propose aux entreprises de payer les services de Noteo Consulting pour améliorer ses notes… est-ce vraiment loyal ?  » s’interroge-t-elle.

Il faut dire qu’à une époque où de plus en plus de consommateurs affirment utiliser leur téléphone mobile pour éclairer leurs choix en magasins, les sites et applications de notation pourraient rapidement jouer un rôle déterminant sur le marché.

En proposant, de synthétiser les performances des produits de consommation sur quatre critères (santé, environnement, social et budget) en une simple note sur dix, Noteo entend effectivement offrir aux consommateurs une réponse qui, à défaut d’être exempte de tout reproche, a le mérite d’être simple (voire simpliste), et rapide. De quoi changer la donne dans les rayons !