Dans un tel processus, les RH des deux entreprises sont confrontées à des enjeux majeurs de transformation interne. Photo : © Syda Productions / shutterstock.com

Une fusion pour quels objectifs ?

Les opérations de fusion constituent l’un des principaux modes de développement mis à la disposition des entreprises pour améliorer leur position stratégique au sein de leur environnement respectif. À l’heure où ce type d’opération fleurit à nouveau, les fusions continuent de susciter de nombreuses interrogations sur leur réelle efficacité économique. En effet, même s’il existe incontestablement un intérêt majeur pour ce type de rapprochement, la réalité des opérations montre une difficulté pour les entreprises à améliorer les performances du nouvel ensemble.

Une fusion comporte plusieurs objectifs.

Tout d’abord, elle permet de créer des synergies. On nomme synergie toute combinaison de plusieurs activités, avec pour ambition de parvenir à de meilleures performances et des réductions de coûts. Ces deux axes contradictoires sont les motifs principaux des opérations de fusions.
La fusion permet une diversification ou un recentrage de ses activités. Une entreprise qui fusionne afin de se diversifier peut acquérir une société d’un secteur très différent du sien. Ainsi elle réduit l’impact des performances d’un secteur en particulier sur sa rentabilité.

Les entreprises qui cherchent à recentrer leurs activités, fusionnent quant à elles avec des sociétés ayant un meilleur taux de pénétration dans un marché ou un secteur stratégique.

Fusionner accélère la croissance et augmente le pouvoir de négociation de l’entreprise. Ainsi elle permet à l’ensemble d’augmenter sa part de marché sans avoir réellement besoin de fournir d’efforts en interne. Ce type de fusion est appelé une « fusion horizontale ».

Enfin, lors d’une fusion, l’entreprise élimine la concurrence. Le rachat permet en effet de limiter la concurrence et de gagner des parts de marché rapidement.

Outre les objectifs « techniques » d’une fusion, il s’agit également de l’alliance de cultures et en la matière Dupont et Dow possèdent deux cultures totalement différentes.

La culture DuPont de Nemours ou celle des techniciens et des marques

DuPont c’est : la technique, l’innovation et les produits à forte valeur ajoutée. Kevlar, Nylon, Lycra, Téflon ou encore Fréon sont toutes des marques qui ont été développées par l’entreprise de Wilmington. Son culture est davantage de développer techniquement les produits et de valoriser les marques.

La culture Dow ou celle de la production et des volumes

Dow est initialement un fabricant de commodités ce qui impose une forte optimisation logistique sur un marché très concurrentiel. Le rachat en 2009 de Rohm & Haas a permis un recentrage vers les spécialités chimiques mais n’a pas vraiment changé sa culture tournée vers l’outil productif.

Conclusion

Ce sont des enjeux majeurs de transformation interne auxquels sont confrontés les RH dans un tel processus. C’est également une transformation du paysage concurrentiel et l’opportunité pour des entreprises connexes pour se positionner sur des savoir-faire non-stratégiques du nouvel ensemble.