Le BPA est banni des biberons dans l’Union européenne, aux États-Unis et au Canada, ainsi que de tous les contenants plastiques alimentaires en France depuis le début de l’année. © Alena Ozerova / shutterstock.com

À l’issue d’une « réévaluation complète » lancée en 2012, de cette substance, considérée comme un perturbateur endocrinien, l’Agence préconise de diviser par douze le seuil de sécurité pour l’exposition humaine. Mais l’exposition humaine réelle à cette substance est « de trois à cinq fois inférieure  » à ce nouveau « niveau sans danger », selon l’Efsa. Ce nouveau seuil, ou « dose journalière tolérable » (DJT), doit être ramené à 4 microgrammes (mg) par kilo de poids corporel contre 50 mg actuellement, recommande-t-elle.

Banni des biberons européens depuis 2011, cet antioxydant et plastifiant est notamment utilisé dans les contenants alimentaires et tickets de caisse.

L’Agence pointe aussi des «  incertitudes sur les effets sanitaires potentiels du BPA sur la glande mammaire ainsi que sur les systèmes reproductif, métabolique, neurocomportemental et immunitaire  », et ses effets indésirables possibles à haute dose « pour les reins et le foie  ». Ces effets, ainsi qu’une possible incidence sur le développement de cancers, notamment du sein, « sont considérés comme peu probables mais n’ont pas pu être exclus  ». Le BPA « pourrait aussi avoir des effets sur la glande mammaire chez les animaux ».

Données insuffisantes sur l’exposition cutanée

Les experts de l’Efsa reconnaissent également manquer de données sur l’exposition cutanée, ce qui selon l’un d’entre eux, Trine Husoy, «  accroit les incertitudes entourant les estimations relatives au papier thermique et aux cosmétiques ».

Mais l’Agence assure avoir intégré tous ces doutes dans son évaluation du nouveau DJT.

Face aux anti-BPA, dont les autorités françaises qui ont généralisé son interdiction à tous les contenants alimentaires, l’Agence prône la patience pour tirer l’affaire au clair. Elle renvoie notamment aux résultats, attendus «  dans deux à trois ans  », d’une étude menée dans le cadre du programme national de toxicologie des États-Unis.

Dans un rapport intermédiaire en janvier dernier, l’Efsa se montrait plus prudente, jugeant que le BPA pouvait être nocif, même s’il présentait un risque sanitaire "faible" au vu des taux réels d’exposition.