En dépit du ralentissement de la croissance mondiale, l’industrie française des cosmétiques (parfums, soins pour la peau, maquillage, soins capillaires, produits de toilette, etc.) poursuit son internationalisation. Les ventes à l’export des entreprises cosmétiques opérant en France ont en effet enregistré une nouvelle hausse en 2015 avec une progression de 4,4%. Pour la première fois, la balance commerciale du secteur cosmétique - troisième poste excédentaire de la balance commerciale française, derrière l’aéronautique et les vins et spiritueux - dépasse le seuil des 9 milliards d’euros.

« L’image des produits français associés à la qualité et au savoir-faire permettent à la France de rester leader mondial dans ce secteur,  » explique la FEBEA. Le secteur a également bénéficié d’une parité euro-dollar largement favorable.

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Les produits de soin pour la peau et les parfums demeurent les principaux moteurs des exportations françaises de cosmétiques. Ces deux catégories représentent en effet 75,5 % du total des ventes françaises à l’export, respectivement 42,5% et 33%. Si son poids reste toutefois bien inférieur, la catégorie maquillage connaît en revanche un dynamisme marqué, avec des exportations en hausse de 17% pour les maquillage des lèvres, 10% pour le maquillage des yeux et 12% pour les poudres.

Gains de parts de marché dans l’Union européenne

L’Union Européenne reste de très loin le premier acheteur mondial de parfums et cosmétiques Made in France. En valeur, près de la moitié des exportations françaises de ce secteur (48,9%) est vendue dans les pays européens.

Sur ce marché, l’industrie française a continué à gagner des parts de marché vis-à-vis de ses voisins immédiats avec des exportations affichant une progression de 5,8% et une balance commerciale avec l’Union européenne également en progression (+5,1%).

L’Allemagne demeure le principal acheteur de parfums et cosmétiques français, suivie par le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie.

Parmi les cinq premiers clients de l’industrie française, seuls les États-Unis, en seconde position, n’appartiennent pas à l’Union européenne. Le dynamisme relatif de l’économie américain et la faiblesse de l’euro par rapport au dollar ont d’ailleurs largement profité à l’industrie française des cosmétiques qui a vu ses ventes vers ce pays bondir de 15% en valeur pour atteindre 1,1 milliard d’euros.

Les difficultés de l’économie russe et l’effondrement de sa monnaie ont eu l’effet exactement inverse, avec un repli très significatif de la balance commerciale avec cette destination (-44%).

Ralentissement en Asie et montée de la concurrence

En Asie, la situation est contrastée. Les exportations à destination de la Chine continentale ont continué à progresser en 2015, avec une hausse de 8% par rapport à 2014. Mais le ralentissement est marqué. La hausse était en effet de 16,5% en 2014 par rapport à 2013 et de 17,5% en 2013 par rapport à 2012.

Les ventes à destination de Hong Kong et de Taiwan ont quant à elles chuté de 11,5 et 14,5% respectivement par rapport à l’année précédente. De même, les ventes à destination de la Corée du Sud et du Japon sont en recul : de -8,2% et -6,8% respectivement.

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À l’inverse, les importations françaises de produits cosmétiques en provenance de Chine, du Japon ou de Corée du Sud ont nettement augmenté, même si la balance commerciale vis-à-vis de ces pays reste massivement excédentaire en faveur de la France.

Rebond de l’Amérique du sud

Tirée par les Émirats Arabes Unis (+14%) et l’Arabie Saoudite (+11%), la zone du Proche et du Moyen-Orient connait une croissance de 12% en un an.

Le continent africain connait une augmentation des exportations de près de 3% par rapport à 2014.

Enfin, une zone crée la surprise : l’Amérique Latine. Elle renoue avec la croissance avec une hausse de 3,7% des exportations pour l’ensemble de l’année 2015. Ainsi, malgré la forte dévaluation de la monnaie brésilienne et une économie en récession, les exportations de parfums et cosmétiques français vers ce pays ont progressé de 1,30%. D’autres pays de la zone - comme le Mexique (+12%) ou le Pérou (+14,3%) - font même beaucoup mieux.

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"Les bons résultats du secteur cosmétique s’expliquent par la diversité et la qualité de la production française, atouts majeurs qui permettent aux entreprises opérant en France de s’adapter et de répondre à des tendances de consommation et à des conditions de marché très diverses," conclut Patrick O’Quin, Président de la FEBEA.