Patrick O’Quin, Président de la Fédération française des entreprises de la beauté (FEBEA)

Avec un excédent commercial de l’ordre de 8,9 milliards d’euros, le secteur cosmétique est aujourd’hui le 2ème secteur exportateur net de l’économie française, derrière l’aéronautique (23,6 milliards) mais devant l’industrie agroalimentaire (6,5 milliards), selon les chiffres communiqués par la Fédération française des entreprises de la beauté (FEBEA) [1]. Avec une progression de 4% par rapport à l’année 2013, les exportations de l’industrie cosmétique sont aussi, parmi les trois secteurs leaders, celles qui ont connu la plus forte croissance en 2014 (+ 2,5 % pour l’aéronautique et - 8 % pour l’industrie agroalimentaire).

Leader en Europe et dans le monde

Depuis de nombreuses années, la France est le premier pays exportateur mondial de produits cosmétiques, avec 15,9% de part du marché en 2013, devant les États-Unis (10,8%) et l’Allemagne (10,7%).

La France est, de loin le leader de ce secteur en Europe. Le montant de ses exportations représente près d’un tiers des exportations européennes, loin devant l’Allemagne. Toujours à titre de comparaison, l’excédent commercial français dans le secteur cosmétique est plus de 5 fois supérieur à l’excédent italien (1,16 milliards d’euros en 2014).

Forte croissance en Asie

Ces excellents résultats traduisent, selon la FEBEA, « la richesse et la qualité de l’offre française qui répond à des marchés variés et à des habitudes de consommation très différentes.  »

Mais où vont ces exportations ? D’abord vers les autres pays européens. L’Union européenne demeure en effet la première destination avec 48,2% des exportations.

L’Asie est, après l’Europe, la deuxième région d’accueil des cosmétiques français, avec 16,9% des exportations. C’est la région où les exportations connaissent leur plus forte progression, avec +11,7% en 2014. La hausse la plus importante concerne la Chine (+16,5%). La France demeure ainsi le premier pays exportateur de produits cosmétiques vers cette zone, bien que la concurrence soit vive avec des opérateurs importants, notamment le Japon, la Corée et les États-Unis.

Les exportations vers le Proche et Moyen Orient connaissent également une augmentation très sensible de l’ordre de +7,1%, de même que les États-Unis (+7,6%). L’Afrique est en légère progression avec un taux de croissance de l’ordre de 0,4 %.

La Russie, la Turquie et l’Amérique Latine sont, en revanche, en retrait. Un recul que la FEBEA explique par « des difficultés économiques et/ou des incertitudes politiques et règlementaires. »

Soins et parfums en tête

Sans surprise, les soins et les parfums représentent les 2/3 des exportations françaises de cosmétiques (42,3% pour les soins et 33,8% pour les parfums) en valeur. Ils sont suivis par les shampoings et les préparations capillaires (6,6% cumulés), et les produits de maquillage pour les yeux et les lèvres (6,5%).

« Cette croissance est portée par le dynamisme de tout un secteur et un tissu divers d’entreprises, TPE, PME, ETI et grands groupes. Les résultats du secteur à l’export en 2014 sont le signe que la renommée et la qualité des cosmétiques originaires de France, souvent à la pointe de l’innovation, demeurent universellement appréciées. C’est un véritable atout pour l’économie française et il doit être pleinement reconnu en tant que tel,  » souligne Patrick O’Quin, Président de la FEBEA.

Mais le dynamisme de la France sur les marchés internationaux est aussi révélateur d’une dépendance accrue de l’industrie européenne des cosmétiques vis-à-vis de la demande extérieure. Confrontés à des marchés domestiques atones ou en récession (les ventes cosmétiques ont reculé de -0,8% en 2013 en Europe), les industriels européens n’ont d’autres choix que d’aller chercher la croissance là où elle se trouve.