Le géant américain des produits ménagers, d’hygiène et de toilette, Procter & Gamble (P&G) a annoncé, jeudi 5 juin, la suppression de 7000 postes en deux ans dans le cadre d’un plan de restructuration. Le groupe veut notamment accélérer sa croissance et anticiper les conséquences négatives de la guerre commerciale.

"Pour l’année fiscale 2026, nous allons démarrer un plan de restructuration des activités non essentielles sur deux ans", a annoncé Andre Schulten, le directeur financier du groupe, à l’occasion d’une conférence annuelle organisée par Deutsche Bank à Paris.

Ce plan inclut la restructuration de la chaîne d’approvisionnement, mais aussi la refonte du portefeuille de marques du groupe et la suppression de 7000 emplois dans les unités non industrielles, ce qui représente environ 15% de la main-d’œuvre non manufacturière, indique P&G.

La réorganisation du portefeuille comprendra la suppression de certaines « catégories, marques et formes de produits sur des marchés individuels » et pourrait inclure certaines cessions de marques. Cette transformation du portefeuille permettra à l’entreprise d’adapter sa chaîne d’approvisionnement au nouveau contexte de marché, via le redimensionnement et la relocalisation de la production.

Parmi les raisons motivant ces décisions, le groupe a mentionné, lors de cette conférence, les tensions au Moyen-Orient et en Ukraine, "qui continuent de peser sur les consommateurs".

P&G note aussi que les surtaxes douanières annoncées par l’administration Trump "introduisent une volatilité supplémentaire" que le groupe surveille de près. Cela comprend les coûts directs liés aux mouvements transfrontaliers des matières premières et des produits finis, ainsi que les impacts sur les taux de change et les taux d’intérêt, ou de possibles comportements nationaliste des consommateurs.

"En se basant sur les taux de droits de douane actuellement en vigueur, nous estimons que le vent contraire sera d’environ 600 millions de dollars avant impôts", indique le groupe.

À l’occasion de la publication de ses résultats trimestriels en avril, le groupe — qui commercialise les shampooings Head&Soulders, les dentifrices Oral-B ou encore les produits de rasage Gillette — avait annoncé un tassement de ses ventes et revu à la baisse ses objectifs annuels pour 2025. Son CEO Jon Moeller avait fait état d’un "environnement de consommation et géopolitique difficile et volatil".