Selon Bloom, une association de protection de l’environnement marin, le squalane de requin est encore fréquemment utilisé dans les soins pour la peau. Après avoir testé plusieurs crèmes pour la peau comportant la mention « squalane » sur leur étiquette, l’association est formelle : 62 de ces crèmes (une sur cinq) contiennent du squalane de requin !

En fait, la mention squalane dans la liste d’ingrédients ne précise pas si cette substance hydratante couramment utilisée en cosmétique est d’origine animale (huile de foie de requin) ou végétale (olive ou canne à sucre).

Toutefois, la présence de squalane de requin est surtout le fait de produits asiatiques : plus de la moitié des crèmes testées (8 sur 15) en Asie en contenait (contre 3 sur 32 en Europe et 1 sur 14 aux États‐Unis).

L’utilisation de squalane animal est très critiquée par les associations de protection de l’environnement car elle renforce la pression pélagique sur les populations de requins des eaux profondes et met en péril leur survie. Bloom estime à trois millions le nombre de requins tués chaque année pour répondre spécifiquement à la demande internationale en squalane. « Pour certains d’entre eux c’est près de 95% de la population qui a été décimée, » explique Claire Nouvian, directrice de l’association Bloom.

Bloom appelle donc les marques à mieux contrôler leurs approvisionnements et à tester le squalane qu’elles achètent. « Soit les marques achètent du squalane animal, moins cher que le squalane végétal, pour réaliser une marge plus importante, soit elles sont trompées par leurs fournisseurs qui leur vendent du squalane mélangé en le faisant passer pour du squalane végétal pur  », explique Laure Ducos, principale auteure de l’étude.

En 2010, Bloom a mis au point une méthode permettant de tester l’origine du squalane [1] pour permettre aux entreprises de tester les lots de matière première qui leurs sont fournis.

L’étude complète est disponible sur le site de l’association : www.bloomassociation.org