Durant les cinq années précédent 2012, le chiffre d’affaires de l’industrie de la cosmétique et des produits de beauté au Canada n’a progressé que de 0,7% par an en moyenne pour atteindre un montant estimé à 1,7 milliard de dollars. Cette maigre performance fait écho à la crise économique de 2008 et la baisse du revenu disponible par habitant en 2009.

Une concurrence accrue

Dans un tel contexte, la concurrence entre fabricants de produits cosmétiques a fortement augmenté, entraînant une diminution des marges bénéficiaires. « Le prix élevé et croissant du pétrole brut, qui représente un ingrédient clé dans la plupart des produits de cette industrie, a réduit sa rentabilité au cours des cinq dernières années, » explique le cabinet d’études IBISWorld dans son rapport Cosmetic and Beauty Products Manufacturing industry in Canada.

Pharmacie Jean Coutu à Shediac, Nouveau-Brunswick

Les acteurs de l’industrie font également face à la concurrence externe des importations. Les importations servent 94,9% de la demande intérieure canadienne en produits cosmétiques et ont augmenté de 89,2% au cours des cinq dernières années. « L’appréciation du dollar canadien, son renforcement par rapport aux monnaies de ses partenaires commerciaux, a rendu les biens fabriqués à l’étranger relativement moins chers,  » commente Nikoleta Panteva analyste pour IBISWorld. « En 2009, le dollar canadien s’est apprécié de façon significative par rapport au dollar américain, ce qui a entrainé un bond des importations.  » IBISWorld prévoit que cette tendance se poursuivra au cours des cinq prochaines années avec la poursuite de la montée de la monnaie canadienne.

La concurrence accrue a également entraîné une plus forte concentration des parts de marché du fait de la capacité des principaux acteurs à tirer leur épingle du jeu dans un contexte difficile. «  La popularité des marques d’Unilever et de Procter & Gamble, leur offre de produits non-substituables (par exemple les shampooings et crèmes solaires) et leur fort pouvoir de négociation avec les fournisseurs en amont ont permis aux leaders de l’industrie de poursuivre leur croissance alors même que d’autres fabricants ont souffert, » ajoute IBISWorld.

De meilleures années à venir

Dans la mesure où le revenu disponible par habitant devrait continuer à augmenter lentement au Canada, IBISWorld prévoit une hausse de la demande en aval de la part des grossistes et des détaillants et donc une amélioration du revenu de l’industrie pour les cinq prochaines années. Néanmoins, la concurrence restera un élément clé, poussant plusieurs opérateurs à sortir du marché.