Une ingénierie tissulaire de plus en plus performante

L’objectif de l’ingénierie tissulaire ? Développer des substituts de peau pour maintenir, réparer, améliorer ou remplacer des tissus endommagés chez le patient. Au fil des années, plusieurs approches ont coexisté et il est maintenant possible d’obtenir des substituts de peaux aux performances de plus en plus abouties.

« Nous avons des modèles microvascularisés fonctionnels et nous travaillons sur des modèles où le réseau lymphatique a été introduit. C’est un challenge pour l’équipe car peu d’études ont été réalisées sur ce sujet et le réseau lymphatique est très difficile à organiser de façon fonctionnelle,  » explique Laure Gibot de l’Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale de Toulouse.

L’impression 3D est véritablement en train de révolutionner l’ingénierie tissulaire. Photo : © Paradise Picture / shutterstock.com

De son côté, Alain Colige du laboratoire de biologie des tissus conjonctifs de l’Université de Liège travaille sur des supports réalisés à base de nanofibres de chitosan. « Les nanofibres de chitosan assurent une surface spécifique élevée et se rapprochent de certaines propriétés de la peau humaine.  »

D’autres méthodes mettent aussi en jeu l’électrospinning comme l’explique Frédéric Bossard de l’Université Joseph Fourier de Grenoble.

La bio impression de peau, une révolution en marche

Mais le domaine qui est véritablement en train de révolutionner l’ingénierie tissulaire est, sans conteste, l’impression 3D. « Nous n’en sommes qu’au début et nous devons régler des soucis de reproductibilité,  » précise Colin McGuckin de CTiBiotech.

Néanmoins, Christophe Marquette coordinateur de la plateforme 3dFab a travaillé avec Amélie Thépot, Pdg de LabSkin Creation pour aboutir à un modèle de peau bio imprimée. « La technique permet de réduire le temps de culture de moitié en passant de 50 jours à 21 jours mais aussi d’avoir une jonction dermo-épidermique ondulée [1] ce que nous n’avons pas avec les techniques classiques d’ingénierie tissulaire. Nous pouvons imprimer toutes les couches de la peau même si l’épiderme est plus difficile à obtenir ». La technique de bio extrusion utilise une bio encre brevetée et assure l’impression d’1 cm² de peau en moins de deux minutes, une belle performance et des premières réalisations qui seront certainement suivis d’autres.