Il ne suffit plus d’être bio ou naturel. Il faut être irréprochable ! Ou, au moins, essayer. Par exemple en éliminant des formules le moindre ingrédient (médiatiquement ?) suspect, en garantissant qu’absolument aucun animal n’a été utilisé à un stade quelconque de l’élaboration des produits et, de plus en plus, en construisant des filières d’approvisionnement éthiques.

Éclaircir le concept

Le 13 mai 2011, en ouverture de la Quinzaine du Commerce Équitable [1], les professionnels de l’industrie des parfums et cosmétiques engagés dans ce type de filière, se sont réunis à Marseille pour partager leurs expériences. L’événement était soutenu par la société de parfums Technico Flor, bien connue pour ses gammes naturelles, ses écolabels et récemment pour sa gamme Natfair, de parfums naturels et des ingrédients issus du commerce équitable.

Accueillis par l’ONUDI (l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), et son Directeur d’Agro-Industries Chakib Jenane, autour de Valérie Roubaud (Terre d’Oc), Patrick Collin (Golgemma), François-Patrick Sabater (Technico Flor), Jérôme Vaquier (Ecocert), les participants ont fait part de leur intérêt mais aussi de leur besoin d’explications.

François-Patrick Sabater

Car finalement, c’est quoi au juste un cosmétique équitable ? C’est d’abord un produit répondant à une démarche éthique, notamment par la mise en place d’un partenariat commercial entre la marque est certains de ses fournisseurs, en général des petits producteurs de pays en développement. C’est une démarche très cohérente avec la formulation de cosmétiques naturels ou biologiques, car elle s’inscrit parfaitement dans une démarche de développement durable.

Aujourd’hui la certification se développe à grands pas dans ce domaine aussi. Max Havelaar, s’est mis à la cosmétique, l’association Bio Partenaire certifie - avec ses labels Bio Équitable et Bio Solidaire - différentes matières premières telles que l’argan ou la vanille, et en 2008, Ecocert a créé le label ESR (équitable, solidaire, responsable) qui combine agriculture bio et commerce équitable.

Le commerce équitable en pratique

Valérie Roubaud

Cette rencontre a été l’occasion de partager les expériences de chacun sur le terrain. Valérie Roubaud, PDG de Terre d’Oc, est revenue sur son implication au Vietnam avec des actions concrètes à forte portée sociale, comme la couverture de soins pour l’ensemble des travailleurs. Patrick Collin, Directeur Général de Golgemma, un producteur et négociant d’huiles essentielles, a pour sa part présenté l’accompagnement économique des petits producteurs Malgaches qui leur permet aussi de développer des produits de qualité.

De l’avis de tous, le commerce équitable est porteur de valeurs fortes dont les collaborateurs de l’entreprise se saisissent assez naturellement. Les intervenants ont également relevé qu’il s’agit d’un investissement de long terme qui nécessite bien souvent une mobilisation davantage humaine que financière.