Innovations en série

La principale innovation est une résine thermoplastique, dénommée Gaïalène, produite à partir de ressources non-alimentaires d’origine française. Cette nouvelle génération de plastique [1] - issue de l’amidon, biosourcée à raison d’au moins 50% - a les caractéristiques des polyoléfines. Ses atouts sont multiples : culture locale, absence d’OGM, recyclabilité, baisse très significative de l’empreinte carbone. Le surcoût de cette résine s’annule au fur et à mesure de la montée du prix du pétrole.

Flacons cosmétiques à base de Gaïalene, par Verve

La résine Gaïalène est utilisable pour du flaconnage obtenu par extrusion soufflage et des pièces injectées. Elle permet également de réaliser un film mince rétractable de 40 microns d’épaisseur pour une application multipack [2].

La chimie française démontre, comme celle d’autres grands pays agricoles, une avance technologique en matière de valorisation non-alimentaire du végétal. La France possède l’une des agro-industries les plus performantes, couplée avec des pôles de compétitivité [3] et des instituts de recherche [4] de renommée mondiale. La synergie entre l’agro-industrie, la plasturgie [5] et le packaging, donne à la France des nombreux atouts pour occuper l’un des premiers rangs mondiaux dans ce secteur.

Dans la famille des polyoléfines, 2011 a vu également le lancement pour le secteur cosmétique de résines thermoplastiques PE Green produites au Brésil, issues à 100% de l’éthanol de sucre de canne [6], qui offrent des performances mécaniques et une esthétique identiques au polyéthylène haute densité d’origine fossile.

D’autres résines thermoplastiques dites bio-PET devraient bientôt être utilisées dans le packaging cosmétique. Ces résines sont aujourd’hui commercialisées à hauteur de 20% à 30% pour des produits de consommation courante tels que les bouteilles d’eaux et de soda. Ces nouveaux matériaux recyclables et disponibles auprès d’un tout petit nombre de producteurs mondiaux, répondent aux objectifs marketing de grandes marques soucieuses de revendiquer des pratiques pertinentes en matière de développement durable.

Autres avantages pour les industriels du packaging : l’utilisation de ces nouveaux plastiques végétaux ne modifie en rien les cadences de production, et les outillages peuvent être utilisés dans les mêmes conditions.

Quel impact réel ?

Les plastiques biosourcés ont parfois fait l’objet de controverses sur leur impact écologique en comparaison avec les plastiques issus du pétrole. Au moment où démarre en France une expérimentation d’étiquetage environnemental, l’analyse du cycle de vie (ACV) des matériaux bio-sourcés devrait permettre de convaincre de leur impact favorable sur le climat, l’air, l’eau et la biodiversité.

Durant le 1er semestre 2011, les plastiques végétaux ont vivement retenu l’attention des acteurs du packaging lors des manifestations telles que PCD à Paris, SINAL à Châlons, INTERPACK à Dusselfdorf et FIP à Lyon.

L’objectif fixé par l’Union des Industries Chimiques pour 2017 prévoit pour la France l’utilisation de ressources renouvelables à hauteur de 15% pour les produits de spécialité. De quoi inciter les acteurs de l’industrie cosmétique [7] à démontrer leur rôle pionnier pour faire de la durabilité une réalité.

Il est parfaitement envisageable que les résines issues de l’univers végétal renouvelable créent une typologie de nouveaux agro-matériaux, ouvrant de larges perspectives à l’industrie du packaging plastique.

En attendant, l’utilisation de ces nouveaux matériaux d’origine végétale devrait contribuer à améliorer l’image des cosmétiques et des produits de beauté auprès de consommateurs soucieux de l’environnement.