Au moment où le chiffre d’affaires de beaucoup d’entreprises du secteur packaging destiné à la parfumerie-cosmétique affiche des baisse avoisinant parfois les - 20 %, voire les - 30 %, OEKAMETALL, entreprise allemande spécialisée dans la production de mascaras, lipgloss et tubes de rouge à lèvres, a vu son activité augmenter de 15 % par rapport à la même période de l’année dernière. Un résultat qui n’est pas le fait du hasard.

Selon Gerald Oehlhrn, le directeur du groupe, les atouts de l’entreprise tiennent en cinq points : rapidité de décision, flexibilité, automatisation, offre industrielle complète, et productivité sans cesse améliorée pour offrir le meilleur produit au meilleur coût. On pourrait ajouter à cette liste l’importance des propositions innovantes.

Création d’OEKAbeauty et OEKAtech

Au fait, on ne doit plus dire OEKAMETALL mais OEKAbeauty pour l’activité cosmétique et OEKAtech pour la partie « pièces techniques ».

« Heureusement que nous nous en sortons bien sur le secteur cosmétique », confie Gerald Oehlhorn, « car dans l’automobile notre activité a chuté pour la même période de 30 % ! ». Un secteur qui constitue tout de même aujourd’hui 1/3 de l’activité de la firme allemande.

Concernant la bonne résistance d’OEKABeauty, il est clair que la firme allemande recueille les fruits d’une stratégie industrielle patiemment mise en place au cours de ces dix dernières années. « Lorsque beaucoup de nos confrères ont décidé de délocaliser une partie de la production, en partie en Asie, explique Gerald Oelhorn, nous avons opté au contraire pour l’automatisation à outrance de nos ateliers de production et le maximum d’intégration des différentes phases de fabrication (injection, décors, métallisation, montage..., sans oublier la fabrication des brosses pour les mascaras). Parallèlement, nous avons travaillé à fond sur l’amélioration de notre productivité à tous les niveaux de la production en supprimant au maximum les temps morts, les reprises, en optimisant nos stocks et en réduisant, voire supprimant, nos rebuts de fabrication ».

Résultat, dans l’atelier d’injection et d’injection soufflage, la firme allemande a augmenté le nombre de "bonnes" pièces de 20 % en seulement un an !

« Certes la pression sur les prix est constante », confirme Gerald Oehlhorn, « mais c’est grâce aux points de productivité que nous arrivons à relever le challenge ».

Formation des jeunes

Autre atout de la firme, sa politique de formation et d’intégration des jeunes. « Chaque année, explique Gerald Oehlhorn, nous intégrons cinq à dix jeunes en apprentissage technique et/ou commercial. Depuis sept ans, nous formons de jeunes ingénieurs en coopération avec l’université à Heidenheim (études en l’alternance) Cela provoque une excellente émulation au sein des bureaux et des ateliers. Nous constituons ainsi une base très solide de compétences ».

La production en "ilots"

Même au pas de course, la visite de l’usine de Bamberg, est riche d’enseignements. Et on comprend très vite pourquoi la firme performe mieux aujourd’hui. L’atelier d’injection plastique possède 42 machines dont, certaines sont issues de la toute dernière génération de presses électriques (capacité annuelle, 300 millions de pièces), le tout très automatisé. L’atelier de montage des différents composants entrant dans la fabrication des mascaras, des lipgloss ou des tubes de rouge à lèvres est organisé en ilôts autonomes où chaque ligne de produit est assemblée et décorée en une fois (capacité de 120 Mio pcs). Là aussi très peu de personnel. L’atelier de laquage et de métallisation a été doublé par une unité toute neuve et entièrement automatisée (12 personnes) à une centaine de kilomètres de Bamberg, CCO, capable de traiter les grosses commandes (à noter que cette unité fabrique également les flocks des lipgloss).

Enfin, les responsables d’OEKAMETALL affichent avec une certaine fierté les différentes normes mises en œuvre avec succès comme l’ISO 9001, l’ISO TS 16949 (industrie automobile), l’ISO 14001 (protection de l’evironnement) et la BS OHSAS 18001 (securité au travail)

Quant aux nouveaux produits sortis des ateliers de Bamberg, ils sont nombreux avec, comme point d’orgue, l’industrialisation du fameux mascara vibreur destiné à Lancôme dont le rythme de production ne semble pas fléchir, bien au contraire. Sans oublier le dernier lipgloss « Laque Fever » pour Lancôme, le mascara « Volume Collagène » pour L’Oréal Paris, les deux mascaras « Extreme Resist » et le rouge-à-lèvres pour Nivea, le lipgloss « Stay Glossy » pour Rimmel, le mascara « Volume Diva » pour Astor ou les rouges-à-lèvres et gloss « Wild Rose » pour Lumene.