Damien Dufresne

Premium Beauty News - Vous avez été précurseur en participant au premier MakeUp in Paris en juin 2010. Les splendides photos de vos réalisations sont encore dans toutes les mémoires. Quels vont être les points forts de votre présence cette année au Carrousel du Louvre ?

Damien Dufresne - J’ai effectivement participé au premier MakeUp in Paris et je vous remercie de me renouveler votre confiance cette année encore. Je doute que les images de mon « exposition » soient gravées dans les mémoires, mais en tout cas, elles le sont dans le mienne.

C’était une expérience nouvelle pour moi, maquiller et photographier mes propres maquillages.

Premium Beauty News - Un événement 2011 qui sera rythmé par ce nouvel espace consacré aux « Matières ». Quel en sera le déroulé ?

Damien Dufresne - Cette année Sandra Maguarian, m’a confié la direction artistique de « l’Espace Matières » au sein de MakeUp in Paris.

J’ai donc choisi les thèmes des images, les modèles, le fil conducteur, avant les prises de vues.

Contrairement à l’an dernier, je n’ai pas réalisé les photos, j’ai décidé de ne m’occuper que de la création des maquillages et de la direction artistique des images. J’ai demandé à Alexandre Pattein, un jeune photographe, de se joindre à moi, dans cette belle aventure.

Nous avons été rejoint par l’Agence Imaginers représentée par Galaxie Vujanic, Niko Neki et Greg Jouslin pour scénographier l’exposition. Ensemble nous avons tenté de faire le lien entre les matières premières et les images.

Je remercie SGD, Pivaudran et Solev de nous avoir aidés en nous fournissant les matières premières.

Premium Beauty News - Le maquillage est devenu un élément stratégique important pour le développement d’une marque de beauté. Sans doute plus important qu’il y a quelques années. Pourquoi, selon vous, cette tendance s’est elle accentuée ?

Damien Dufresne - Car il est difficile de créer une identité pour les gammes de soin, alors que les gammes de maquillage permettent aux marques de se différencier.

Cette identité, passe par le choix des textures, des couleurs, du packaging mais aussi et surtout par l’image véhiculée par la presse.

Réaliser une image de beauté n’est pas une chose évidente, la lumière doit être précise, le rapport au model « intime », la photo « accident » bien moins évidente que dans les photos de mode.

Le choix du model est très important aussi, la complicité avec le photographe, les regards, ce que les yeux racontent, ce qu’ils disent ce qu’ils ne disent pas, ce qu’ils cachent.

C’est ce qui fait la différence entre une photo et une autre, c’est l’émotion.
Les grandes marques l’ont bien compris, elles utilisent les images de personnalités médiatisées pour interpeller le lecteur. Ce sont le plus souvent des actrices, car elles sont la représentation des rôles qu’elles ont incarnés à l’écran.

Ca me gêne bien sûr, cela revient à mettre le maquillage au second plan.

Premium Beauty News - Compte tenu de votre expérience dans ce domaine, quels sont, selon vous, les principaux progrès qui ont été réalisés en matière de formulation et de packaging au cours de ces dernières années ? Et que reste-t-il encore à accomplir ?

Damien Dufresne - Je n’ai pas d’expérience en terme de formulation, la formulation est l’affaire des chimistes, des différents laboratoires.

Mais mon expérience me permet, bien sûr, de faire la différence entre une bonne et une mauvaise texture, mais elle me permet surtout de savoir conjuguer textures et couleurs. Car une texture ne permet pas toutes les couleurs.

Je regrette bien sûr le manque de collaboration entre les maquilleurs et les laboratoires. Je pense que les laboratoires autant que les marques auraient tout à gagner en faisant réaliser leur gamme de couleurs par des maquilleurs.

Il m’arrive souvent quand je visite les salons cosmétiques, de tester des échantillons et de voir à quel point une couleur inappropriée peut diminuer l’attrait de la texture elle même. Les maquilleurs ne sont pas des chimistes mais les chimistes n’ont jamais maquillé personne.

Pour les packagings je ne suis pas spécialiste non plus, je regrette bien sûr la standardisation. Les marques savent que le packaging est le premier atout pour se différencier et qu’une certaine catégorie de nos clientes sont aussi sensibles au contenu qu’au contenant.

Sans forcément aller jusqu’au packaging « objet de luxe » voir « collector », pourquoi ne pas envisager des packaging de meilleur qualité rechargeables, au lieu de mettre sur le marché des textures de qualité dans des packagings ordinaires.

Je pense que le succès d’une marque, à long terme, passe forcément par une texture de qualité, un packaging digne de ce nom et surtout un respect de la cliente. Et je suis persuadé qu’une cliente satisfaite revient d’elle-même et n’a pas besoin de publicité pour revenir.

Et le long terme passe forcément par la fidélisation.