Une activité multi-marchés

M. Kopra-Schäfer depuis 2005, et C. Schubert, Linhardt

Deux nouveaux directeurs généraux, Monika Kopra-Schäfer depuis 2005, et Christian Schubert, depuis 2009 remplacent ensemble Walter Schlicht parti en retraite en février 2010. La société a été réorganisée autour de trois pôles, « cosmétique » avec Hans Eckhardt, « Pharmacie » avec Sebastian Bumm et « Food/Non-Food » avec August Wanninger depuis 2008… Il a également été institué au niveau de la production la notion de « TPM et Team Work » qui rend responsable la totalité des intervenants d’une ligne de production d’un bout à l’autre de la chaîne… Enfin, l’accent est plus que jamais mis sur l’international et l’innovation.

La firme renforce sa présence en Égypte qui date de 2007 avec son partenaire local (New Hover) et accentue son effort en France avec l’arrivée de Philippe Rudowski qui a pris la responsabilités de Linhardt France depuis 2009. Quant à la démarche « innovation », elle finit par payer ! En 2009, Linhardt sort son fameux tube « Multiflex », primé par un German Packaging Award et World Star Award 2009, puis c’est la sortie ces jours-ci de son tube « Orikuka », muni d’un astucieux système de protection et d’inviolabilité, sans oublier le « Dispenser Tube » puis, tout récemment, le « MedicPen ».

« C’est vrai, nous avons surtout une image pharma », constate Monika Kopra-Schäfer, Directeur Général, « alors qu’en pourcentage des ventes, c’est la cosmétique qui est en tête chez nous avec 41 % ! ». Une image due évidemment à l’histoire de cette société. « Il faut tout de même se rappeler que plus de la moitié des tubes aluminium consommés en pharmacie en Allemagne sort de nos usines », souligne-t-elle. Une image pharma qui ne peut, de toute façon, que rassurer les clients issus du secteur beauté, d’autant que les critères en matière de qualité et de propreté sont de plus en plus les mêmes.

Mais Linhardt est aussi présente sur le secteur agro-alimentaire (26 % du chiffre d’affaires) et sur le créneau très particulier des tubes rigides en aluminium pour le conditionnement des cigares. Une niche qui s’intègre dans la production des « contenants rigides » en aluminium, atelier que les responsables ont encore dynamisé en développant de nouvelles boîtes dont un contenant aérosol en diamètre 45 grâce au démarrage d’une nouvelle ligne de production capable de produire quelque 200 pièces à la minute.

Trois pôles à part entière

« C’est la première chose à laquelle nous nous sommes attelée », explique Monika Kopra-Schäfer. «  Il fallait absolument réorganiser à la fois la production et le commercial pour être plus en phase avec l’évolution de notre marché clients ».

Chose dite, chose faite… Chacune des trois usines devient l’une, celle de Viechtach, un centre de compétence en matière de transformation des produits en aluminium, l’autre, celle d’Hambrücken, un centre de compétence pour le plastique, la troisième, celle de Pausa, également un centre de compétence pour l’aluminium.

Puis c’est la mise en place des « TPM et Team Work » pour améliorer la productivité où l’équipe qui travaille sur une ligne est responsable pour l’ensemble de la ligne. Parallèlement, les équipes commerciales sont réparties en trois pôles, Cosmétique, Pharmacie et Food/Non-Food. «  Il s’agit évidemment de mieux entendre et mieux comprendre ce que veut le marché », insiste Monika Kopra-Schäfer.

Enfin, toute l’entreprise est orientée vers une démarche innovation. Point d’orgue de cet effort, la mise au point et la commercialisation en 2009 du tube Multiflex qui permet, grâce à sa conception technique, de ne plus avoir la fameuse ligne de soudure longitudinale recouvrante et apparente, offrant ainsi une capacité d’impression à 360°. L’actuelle ligne de production est capable d’en fabriquer quelque 30 millions par an.

Au fil des mois, les équipes de développement de Linhardt mettent ensuite successivement au point le « Dispenser Tube » en partenariat avec le groupe Rexam (dont une version Multiflex sortira au cours des prochaines semaines), puis c’est la sortie du tout nouveau tube « Orikuka » et son système astucieux de protection et d’inviolabilité intégré au niveau de la bague operculé et du bouchage qu’il suffit de tourner et d’enfoncer pour l’utiliser. Un produit qui sera d’ailleurs bientôt utilisé par le secteur cosmétique.

Enfin le MedicPen est déjà au point. « Il s’agit de l’astucieuse combinaison d’une ancienne technologie maîtrisée par Linhardt (celle des marqueurs au feutre), explique Monika Kopra-Schäfer, qui nous permet aujourd’hui de proposer un applicateur particulièrement efficace de produits médicaux sophistiqués et, a fortiori, de produits cosmétiques. »

Dans le peloton de tête des producteurs européens

Avec un chiffre d’affaires prévu en 2010 de 100 millions d’euros pour un effectif de 1000 personnes et une capacité de production de 550 millions/an de tubes aluminium, de 180 millions/an de boites rigides, de 210 millions/an de tubes plastiques et de 30 millions/an de tubes Multiflex, la firme allemande entend bien rester dans le peloton de tête des principaux producteurs européens de tubes souples en aluminium et en plastique. « Pour cela, sachez que nous investissons quelque 11 millions d’Euros par an dans l’outil de production (environs 10% du chiffred’affaire). Nous sommes aussi très fiers d’avoir un taux demployés en apprentissage de 10% en moyenne, ce qui est la meilleure façon de garantir la pérennité de notre force de travail. », indique-t-elle. Quant à l’image pharma, elle sera sans doute de moins en moins en phase avec la réalité de l’évolution de Linhardt. Le secteur cosmétique représente déjà 41 % de son activité et sa progression, cette année, sera de 8 %.

« C’est aussi une des raisons pour laquelle nous voulons et nous devons être davantage présent en France, souligne-t-elle, qui ne pèse que 8 % de nos ventes. Notre nouveau tube Multiflex devrait nous y aider ».