Dans un article publié dans l’édition de septembre de la revue Nano Letters, une équipe conduite par le Dr. Lisa DeLouise, du Centre Médical de l’Université de Rochester, État de New York, révèle que des nanoparticules peuvent traverser la peau d’un organisme vivant, en l’occurrence celle d’une espèce de souris couramment utilisée pour mesurer les

Les implications pour la santé hors du champ de l’étude

L’étude se contente cependant de mettre en évidence le fait que la très petite taille de certaines nanoparticules le permet effectivement de traverser la peau de certaines souris, les conséquences sanitaires de la présence de ces nanoparticules dans le corps ne sont pas connues, explique le Dr. DeLouise, qui est professeur assistante en dermatologie et ingénierie biomédicale et expert des propriétés des nanoparticules.

Le Dr. DeLouise insiste sur le fait que son étude ne porte pas sur l’impact sanitaire des nanoparticules, dont ce n’est en aucun cas l’objet : «  Nous voulions simplement voir si des nanoparticules pouvaient passer au travers de la peau, et nous avons trouvé qu’elles le peuvent, dans certaines conditions, » explique-t-elle.

Pénétration transcutanée

Les nanocristaux Quantum Dots peuvent être observés sous forme de points verts fluorescents sur la peau.

L’article publié dans Nano Letters, indique que l’équipe de scientifiques s’est intéressée à la pénétration transcutanée de nanocristaux appelés Quantum Dots qui présentent la particularité d’êtres fluorescents dans certaines conditions, ce qui les rend plus faciles à observer et à suivre que d’autres nanoparticules. Les scientifiques ont observé la distribution des Quantum Dots sur des souris dont la peau avait été préalablement exposée à une quantité de rayons ultraviolets équivalente à celle susceptible de causer un léger coup de soleil à une personne humaine.

L’équipe a pu démontrer que bien que les nanoparticules étaient capables de traverser la barrière cutanée de toutes les souris, elles se diffusaient plus rapidement à travers la peau quand celle-ci avait été endommagée par les ultraviolets.

Une partie de l’explication réside probablement dans les réactions complexes de la peau lorsqu’elle est agressée par les rayons du soleil. En réponse aux rayons ultraviolets, les cellules se multiplient, et certaines molécules présentes dans le tissu cutané, des protéines dont la fonction est d’assurer une jonction ferme des tissus, se relâchent afin de permettre aux nouvelles cellules de se déplacer vers les zones où elles sont nécessaires. Ces protéines agissent normalement comme des gardiens qui sélectionnent quelles molécules sont autorisées à passer à travers la peau et ainsi pénétrer dans le corps, et quelles molécules doivent au contraire être bloquées. En se relâchant, les protéines deviennent moins sélectives que d’ordinaire, donnant aux nanoparticules l’opportunité de traverser la barrière cutanée. Certaines de ces particules sont en effet si petites, moins de 10 nanomètres de large (un nanomètre représente un millionième de millimètre), qu’elles sont quasiment aussi petites que les espaces naturels qui existent entre certaines cellules de la peau.

Dioxyde de titane et oxyde de zinc non encore analysés

Dans le future, le Dr. DeLouise envisage d’étudier le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc, deux substances couramment utilisées dans les écrans solaires et d’autres produits cosmétiques afin de protéger la peau contre les effets nocifs des rayons ultraviolets.

Au cours des dernières années, la taille des particules d’oxydes métalliques utilisées dans de nombreux produits de consommation est devenue de plus en plus petite, au point qu’on puisse les qualifier de nanoparticules. L’intérêt d’une si petite taille est qu’il permet aux écrans solaires d’être bien souvent entièrement transparents une fois appliqués sur la peau.