Le message invitant à utiliser des écrans solaires pour se protéger des coups de soleil, du vieillissement prématuré de la peau et la plupart des cancers de la peau, y compris le mélanome, la forme la plus dangereuse, est maintenant étayé par une étude à répartition aléatoire menée en Australie. [1]

Des scientifiques de l’Institut de recherche médicale du Queensland (QIMR) ont choisi au hasard 1621 habitants de la ville de Nambour, pour participer à une étude qui a duré de 1992 à 1996. La moitié des participants ont appliqué un écran solaire tous les jours alors que l’autre moitié a continué à utiliser ce type de produit comme ils le feraient normalement. Après 15 ans, le nombre de personnes qui ont développé des mélanomes dans le groupe utilisant unécran solaire selon sa volonté est deux fois plus important que pour le groupe qui en avait appliqué tous les jours.

« C’est la première fois qu’une étude à répartition aléatoire a été réalisée permettant d’évaluer si un écran solaire contribue à la prévention du mélanome, » explique le Professeur Adèle Green, coordonnateur de l’étude et directeur du Laboratoire cancer et études démographiques du QIMR.

« La répartition aléatoire des personnes dans les deux groupes a permis de surmonter le biais que présentent les autres études. Souvent, les gens qui sont prédisposés à développer des mélanomes, par exemple les personnes à la peau claire, sont aussi les personnes prédisposées à utiliser un écran solaire, rendant ainsi impossible de déterminer si l’écran solaire est réellement en mesure et de façon indépendante de prévenir les mélanomes. »

L’efficacité de la protection solaire contre le mélanome est un sujet fortement controversé et le professeur Adèle Green estime que le QIMR peut maintenant apporter des garanties au corps médical, aux autorités de santé publique et au grand public, sur le fait que l’utilisation régulière d’un écran solaire est susceptible d’être bénéfique en matière de protection contre le mélanome. «  Bien que l’utilisation de protection solaire soit un élément important de la prévention des cancers de la peau, il ne s’agit évidemment pas de la seule réponse et les autres mesures de protection contre le soleil ne doivent pas être abandonnées, » ajoute-t-elle.

L’Australie est le pays au monde qui connaît la prévalence la plus élevée des mélanomes et des cancers de la peau, et les résidents du Queensland ont des taux encore plus élevés que les autres Australiens. Dans le but d’améliorer leur compréhension des facteurs qui sous-tendent les risques de cancers de la peau, les chercheurs du QIMR ont récemment lancé sur la plus grande étude sur cancer de la peau jamais réalisée en Australie. Plus de 200.000 hommes et les femmes seront invités à participer.

« Environ 451.000 cancers de la peau de type non-mélanome seront diganostiqués en Australie en 2010, et plus de 2.000 se développeront en mélanome, » indique David Whiteman professeur associé du Groupe de contrôle du cancer du QIMR.