Rien ne semble devoir freiner Thierry Logre ! Les Laboratoires Jérodia (marques Phyt’s, Laboratoires Dermatologiques Gamarde, BioNatural) n’en finissent plus d’innover, au point que leur Pdg fait presque figure de précurseur et de visionnaire, une sorte de Steve Jobs de la cosmétique naturelle et biologique.

Maquillage bio

Thierry Logre, Pdg de Jérodia

Lorsqu’il reprend les rênes de Jérodia en avril 2004, cet ancien des Laboratoires Pierre Fabre entend faire perdurer tout en le développant l’esprit d’une entreprise créée en 1972 sur les principes de la biocosmétique, des textures et des formulations originales et 100% naturelles. Pari réussi : Phyt’s est aujourd’hui la marque leader en instituts de beauté en France et, fort de ses capacités en recherche et développement, Jérodia a réussi le lancement en 2009 de Phyt’s Organic Make Up, la 1ère marque de cosmétique bio, certifiée Cosmébio sur l’ensemble de ses références.

À ce jour, Phyt’s fait toujours figure de pionnier sur le segment du maquillage bio, avec une gamme quasi-complète puisque seuls les vernis à ongles en sont absents. « Nous avons simplement rencontré quelques difficultés avec les rouges vifs pour les lèvres, » explique modestement Thierry Logre.

Le succès est immédiat et la ligne est plébiscitée pour sa qualité. « De plus en plus de maquilleurs professionnels recherchent ce type de produits. » Résultat : la toute jeune marque maquille Marion Cotillard pour son rôle dans Les Petits Mouchoirs, le film de Guillaume Canet sorti fin 2010.

Zéro conservateurs

Un succès qui s’explique probablement par le souci de la qualité et un savoir-faire développé durant 37 ans.

Chez Jérodia on ne transige pas sur les principes. Les Laboratoires Phyt’s n’utilisent aucun conservateur, même pas ceux autorisés par Cosmébio. « Jamais ils n’ont utilisé la dérogation autorisant l’usage d’ingrédients contenant de faibles doses de conservateurs, » explique Nathalie Mathan, chargée de la communication du groupe. Les produits de soins Phyt’s sont donc constitués à 100% d’ingrédients d’origine naturelle, sans aucune substance de synthèse.

Cette originalité, qui fait de Phyt’s une exception mondiale autant qu’une exception au sein de Cosmébio, n’est possible que grâce à un savoir-faire remarquable en termes de stabilité et de protection des formules et l’utilisation systématique de packaging à effet barrière.

Bien sûr, les exigences environnementales s’étendent au-delà des formules, notamment au packaging. Le cahier des charges Cosmébio interdit l’utilisation de tout packaging qui ne soit pas biodégradable ou recyclable. Un plastique comme le SAN, extrêmement courant en maquillage, qui n’est pas recyclable à 100% est donc exclu d’office. « C’est presqu’aussi compliqué à gérer que la formule, » précise Thierry Logre.

Productions maison

Autre particularité : Phyt’s est un producteur local et indépendant. Avec 200 salariés en France et plus de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, le groupe développe dans son centre de recherche et élabore dans ses propres laboratoires l’intégralité des cosmétiques Phyt’s. Quand il s’est lancé dans le maquillage, Jérodia a mis en place ses propres lignes de fabrication, avec notamment l’achat de mélangeurs à poudre libre et compacte. «  Tout ce que nous vendons, nous le fabriquons, il n’y a pas un seul de nos produits qui ne sorte de notre centre de recherche et développement. »

C’est une manière d’être certain de rester conforme au cahier des charges qualité et environnement de la société. «  Notre processus de fabrication est très exigeant. À titre d’exemple, nous n’utilisons jamais de chlore pour laver les machines. Nous disposons également d’un bassin de décantation et de filtrage et nous sommes certains que l’eau que nous renvoyons dans l’environnement est propre. »

Cette capacité de production, Thierry Logre a bien évidemment souhaité la rentabiliser en la mettant au service des nombreuses marques désireuses de se lancer sur le marché de la cosmétique naturelle et biologique, en soin comme en maquillage. Le groupe Jérodia a ainsi créé les lignes Bio de Marionnaud et Bio de Biguine, celle de l’américain L’Uvalla et compte des clients en Corée du Sud et au Japon. L’internationalisation est d’ailleurs aujourd’hui le principal objectif du groupe qui souhaite rapidement réaliser en Asie le même chiffre d’affaires qu’en France.