Premium Beauty News - Le développement des tubes poussoirs pour rouges à lèvres est souvent présenté comme une révolution technique. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Thomas Weckerle - D’une part, ce développement a constitué un véritable challenge pour Weckerle Machines, dans la mesure où nous avons dû nous adapter à une nouvelle tendance d’emballage et créer un outil industriel correspondant à la conception nouvelle de cet emballage. Nous avons rapidement relevé ce défi en ajustant nos outils et en modifiant notre équipement.

D’autre part, un tel processus d’innovation ce retrouve dans tous les projets que nous traitons. De notre point de vue, chaque projet contient sa part d’innovation et de défis de R&D ; les produits qui ne nécessitent aucune innovation sont rares. C’est la raison pour laquelle nous poursuivons constamment l’amélioration de nos processus de développement.

Ce projet montre cependant bien à quel point les équipements de Weckerle Machines sont adaptés à l’innovation. Les nouvelles machines Weckerle sont systématiquement produites en prenant en compte la nécessité d’une flexibilité suffisante pour permettre le développement de produits innovants.

Premium Beauty News - Après le lancement des tubes étanches à l’air, avez-vous continué de développer cette technique ? Quelles améliorations ont été nécessaires ?

Thomas Weckerle - Les composants étanches à l’air sont de plus en plus importants du fait que nous nous écartons de plus en plus des formulations cire et huile. Weckerle améliore en permanence ses processus dans tous les domaines et particulièrement ceux liés à la conception et à la production des emballages et des formules. Cela dans le but de créer des concepts innovants que ne traitent pas seulement l’aspect emballage, mais toutes les dimensions liées à un développement de produit cosmétique.

Premium Beauty News - Quelle part vos investissements est consacrée aux rouges à lèvres ?

Thomas Weckerle - Il est extrêmement difficile de chiffrer spécifiquement le développement des rouges à lèvres. Comme je l’ai déjà indiqué, chaque projet implique un défi de R&D et il est donc difficile de mesurer l’investissement d’un segment particulier. Nous investissons constamment dans l’innovation.

Premium Beauty News - Qu’en est-il alors de votre chiffre d’affaires ?

Thomas Weckerle - Les rouges à lèvres représentent environ 40% de notre chiffre d’affaires.

Premium Beauty News - Pensez-vous que ce segment va souffrir du climat économique ?

Thomas Weckerle - Nous en doutons. Les produits cosmétiques de couleur tendent à être résistants aux retournements économiques. Pour en avoir la preuve, il suffit de poser une question toute simple : «  votre femme va-t-elle renoncer à l’achat d’un rouge à lèvres simplement à cause de la conjoncture économique ? » Les produits de maquillage sont devenus des biens de base pour les consommateurs et par chance l’impact d’un ralentissement économique est minime.

De plus, nous très actifs sur le marché du mass et nous pensons que ce secteur va plutôt bénéficier de la crise.

Premium Beauty News - Et la prétendue concurrence entre bâtons et gloss ?

Thomas Weckerle - Pendant deux années, au début de la décennie, il y a eu un transfert d’activité de l’un à l’autre, mais au final le marché a compris que les deux produits se complétaient l’un l’autre et que certains concepts peuvent même fonctionner ensemble.

Par ailleurs, il y a eu des évolutions dans la formulation des deux types de produits ainsi que dans les techniques de remplissage, qui les ont tous deux dynamisés.

La limite ici étant que ce que l’on peut obtenir avec un gloss on ne peut l’obtenir avec un bâton et inversement, c’est un défi pour nous et nous adorons les défis !

Premium Beauty News - Concernant l’évolution des marchés européens et étrangers ?

Thomas Weckerle - L’Europe orientale est devenue un marché clef pour les rouges à lèvres et pour l’industrie cosmétique en général.

En fait, il est de plus en plus nécessaire de disposer d’une bonne connaissance des marchés locaux pour mieux comprendre leurs besoins spécifiques et développer des concepts adaptés aux tendances mondiales actuelles tout en répondant aux attentes locales. Tout particulièrement sur des marchés de croissance comme l’Amérique latine, l’Europe orientale et la Chine.