Un énorme potentiel

Depuis environ une décennie, de nouveaux polymères d’origine végétale sont disponibles sur le marché. Récemment, des polymères de base, comme le polyéthylène, le polypropylène, le PVC ou le PET, mais aussi des polymères à haute performance comme le polyamide ou le polyester ont pu être partiellement ou entièrement remplacés par des matériaux renouvelables équivalents. Les matières premières de départ sont généralement des sucres ou des amidons, et aussi en partie des matériaux recyclés issus du traitement du bois ou des aliments.

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La capacité de production d’agro-plastiques devrait passer de 360 000 tonnes en 2007 à environ 2,3 millions de tonnes en 2013. Cela correspond à une croissance annuelle de 37 pourcent. Dans une étude commandée par European Bioplastics, l’association européenne représentant les intérêts des industriels de toute la chaîne de production des bioplastiques, et leEuropean Polysaccharide Network of Excellence (EPNOE), des chercheurs de l’Université d’Utrecht ont estimé qu’un potentiel de substitution supérieur à plus de 90% de la consommation de plastiques par des polymères bioplastiques est techniquement possible.

Investissements industriels

En conséquence, les producteurs de bioplastiques investissent lourdement dans les capacités de production. « Les membres de European Bioplastics investissent dans de nouvelles usines, des innovations futures et des accords de coopération. Par exemple Nature Works vient de doubler sa capacité de production de PLA et Braskem a réalisé de gros investissements pour le démarrage d’une production de PE végétal cette année. BASF a lancé de nouveaux plastiques biodégradables pour l’enrobage de papier et des films-plastiques, alors que Purac, Sulzer et Synbra ont démarré une coopération dans le domaine des mousses de PLA, » indique Andy Sweetman, le Président du Conseil d’administration de European Bioplastics.

Interrogation sur l’impact environnemental

Toutefois, l’évaluation des impacts et bénéfices environnementaux n’est pas toujours facile, tout spécialement quand il s’agit du développement de nouveaux matériaux, il existe un certain nombre d’écueils que les consommateurs comme les écologistes ne manqueront pas de pointer. Alors que les bioplastiques sont supposés être entièrement biodégradables et constitués à partir de ressources entièrement renouvelables, des questions ont été soulevés au sujet de la durabilité de certaines méthodes agricoles utilisées pour produire les matières premières.

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«  Il existe un certain nombre d’alternatives sur le marché, mais la plupart d’entre elles n’offrent pas de garantie de non-utilisation de plantes génétiquement modifiées dans la production de l’amidon, matière première du bioplastique. Nous avons opté pour la voie la plus sûre en refusant tous les produits incapables de garantir l’absence d’OGM, » estime Jonas Adler, directeur commercial pour les produits à valeur ajoutée chez Iggesund. Le fabricant de papier et carton a récemment lancé Invercote Bio, une version biodégradable de son carton haut de gamme Invercote, qui est enrobé de bioplastique.

En dépit du fait qu’il n’existe virtuellement aucun programme de recyclage de ce matériau à ce jour, Adler considère que « le carton enduit de bioplastique est promis à un brillant avenir, car il convient à tous les domaines cités par la directive de l’UE sur les emballages, qu’il s’agisse du recyclage, de la valorisation énergétique, du compostage ou du traitement anaérobie. Aucun autre matériau n’est adapté à tous ces domaines - et les clients avisés en sont déjà conscients. »