Raymond Sinnah, Directeur général de la division parfumerie et cosmétique, SGD

Premium Beauty News - La crise actuelle est sans précédent pour votre métier !

Raymond Sinnah [1] - C’est exact ! Quelqu’un a-t-il en mémoire une période équivalente où le marché des industriels du packaging beauté s’est effondré de 20 à 40 % selon les filières au premier semestre 2009 ? C’est du « jamais vu » et nous sommes tous impactés par cette crise. Et même s’il y a quelques signes de reprise en ce moment, nous sommes bien obligés de constater que nous ne retrouverons pas avant quelques mois une situation plus « normale ».

2009 est évidemment une année « particulière ». Notre activité a été fortement affectée par le déstockage de la distribution. Aujourd’hui, on peut estimer que ce déstockage est en partie terminé à ce stade de la chaîne. Mais il ne l’est sans doute pas encore chez nos clients directs, les marques de parfumerie-cosmétique. Nous n’avons pas encore fini de subir les effets de l’éclatement de cette bulle de « surstockage » de la période 2007/2008.

Je rappelle que pendant que nous subissions cette baisse historique, le marché consommateur quant à lui ne reculait que de 5 % en volume en France.

Compte tenu de cette situation, nous sommes évidemment contraints de gérer au plus serré.

Premium Beauty News - Quelle est la marge de manœuvre dans ce cas ?

Raymond Sinnah - Elle est évidemment étroite. Je rappelle que nous sommes dans une industrie lourde avec de gros outils industriels en continu, des fours qui ne s’arrêtent pas ou ne se redémarrent pas d’un simple coup de clé. Comme la plupart des acteurs de l’industrie, nous avons mis en sommeil une partie de l’outil de production. Nous avons par ailleurs anticipé la reconstruction d’un four. SGD a profité de ce creux d’activité pour accélérer plusieurs chantiers dans les domaines de la propreté, de la qualité, de la productivité et de l’innovation afin de mieux se préparer à la reprise.

Nous sommes sur des segments de « spécialités » qui nécessitent à la fois d’être irréprochable en matière de qualité et d’être compétitif.

SGD continue sa stratégie de différenciation par l’innovation, et vous allez voir dans quelques jours à Luxe Pack Monaco [2], l’un des fruits de cette démarche d’innovation, en particulier en matière d’environnement, autour de notre « Verre Infini », avec le concours de plusieurs autres industriels de la filière packaging.

Premium Beauty News - Heureusement, votre métier n’est pas logé à la même enseigne dans d’autres parties du monde où vous êtes industriellement présent !

Raymond Sinnah - En effet, la Chine et le Brésil sont dans ce cas. Ce sont des formidables relais de croissance pour SGD. Le marché final connaît là-bas des tendances de + 5 à 10% par an. Nous avons investi récemment au Brésil dans une unité complète de décoration (sérigraphie, laquage et dépolissage) afin de renforcer notre offre. Le Brésil était la seule usine de verre SGD qui n’était pas jusqu’alors dotée d’une unité de décoration.

Premium Beauty News - L’évolution des législations ne cesse de peser sur le secteur du packaging. Qu’en pensez-vous ?

Raymond Sinnah - Pour ce qui est du verre, même s’il s’agit d’être toujours attentif à ces évolutions, chacun peut constater qu’il s’agit d’un matériau reconnu pour ses qualités, son innocuité, sa stabilité. Ce n’est pas le cas pour d’autres matériaux. En ce qui concerne REACH, la matière verre est exemptée.