Bilan carbone

Chaque tonne de carton produite par Iggesund Paperboard en 2008 correspond au stockage et à la séquestration de près de 200 kg de dioxyde de carbone dans les forêts du groupe Holmen. Aujourd’hui, la production de biens et d’énergie à partir de matières premières forestières obtenues de manière durable et écologique est un atout dans un monde de plus en plus attiré par le développement durable. « C’est un atout pour le secteur forestier scandinave, notamment pour Holmen, qui possède d’importants fonds forestiers et sa propre production hydroélectrique, » explique Lars Strömberg, directeur des questions de développement durable et d’environnement pour le groupe Holmen.

Un bilan carbone basé sur les recherches du Skogforsk (l’institut suédois de recherche forestière) et de l’université suédoise des sciences agricoles, a montré que les activités et fonds forestiers de Holmen éliminent chaque année 1,3 million de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Cela représente la séquestration annuelle de près de 200 kg de dioxyde de carbone par tonne de produits en carton, papier ou bois fabriqués par Iggesund Paperboard, Holmen Paper ou Holmen Timber.

«  L’analyse du carbone est une étape importante qui nous permet de répondre aux interrogations du marché sur les effets climatiques de nos activités », insiste Strömberg.

Iggesund réduit sa consommation de combustibles fossiles

Cela fait plusieurs dizaines d’années qu’Iggesund, filiale du groupe Holmen, travaille à la mise en œuvre d’un programme environnemental à long terme qui inclut le processus de production complet sur le site d’Iggesunds Bruk. L’approvisionnement énergétique d’Iggesund s’appuie sur la chaleur produite par ses processus d’élaboration et sur l’électricité, dont près de la moitié est également produite par l’entreprise. Aujourd’hui, plus de 90 % de cette électricité provient d’agro-carburants.

Dans le cadre d’un plan de réduction de 75 % de sa consommation de combustibles fossiles, Iggesund Paperboard va réduire d’autant ses émissions de dioxyde de carbone d’origine fossile sur son site d’Iggesunds Bruk en Suède, lieu de fabrication de l’Invercote, produit phare de l’entreprise. Cette réduction radicale est le résultat d’une étude détaillée sur la consommation d’énergie et d’investissements d’un montant de près de 10,5 millions d’euros. Elle correspond aux émissions de 20 000 voitures parcourant chacune 15 000 kilomètres par an. « Nous voulons aller encore plus loin, explique Klas Simes, coordinateur des politiques d’énergie sur le site d’Iggesunds Bruk. Nous planifions un changement progressif qui aboutira à l’abolition totale de tout combustible fossile et à une totale autosuffisance en matière d’électricité. »

La réduction des émissions de dioxyde de carbone sur le site d’Iggesunds Bruk est mise en œuvre dès 2009. Elle résulte d’une combinaison d’économies d’énergie et d’investissements dans la consommation de biocarburant. Klas explique que le débat actuel sur les émissions de carbone n’est pas la première motivation de ces mesures.

« Nous ne pouvons pas réagir de manière impulsive comme le fait parfois l’opinion publique. Notre programme environnemental à long terme est pris en compte dans toutes nos décisions d’investissement. Mais notre mission – et il n’y a là aucune contradiction – est d’offrir un produit de premier ordre à un prix compétitif. Si nous voulons respecter cet objectif à long terme, nous devons adopter un comportement systématique et rationnel. La forte augmentation des coûts de l’énergie au cours de ces dernières années a attiré l’attention sur ce secteur. Nous avons travaillé dur pour trouver une solution intelligente capable de garantir notre compétitivité – et la réduction des émissions de dioxyde de carbone n’est que l’un des résultats de cet effort. Nous pourrions être autosuffisants en électricité et indépendants des combustibles fossiles dans un avenir assez proche », conclut Klas Simes.

Investissement dans le traitement des eaux usées

Iggesund Paperboard investit également 27 millions d’euros pour améliorer la station d’épuration des eaux usées de son site suédois d’Iggesunds Bruk. L’installation sera opérationnelle à l’automne 2009.

Le système d’épuration actuel d’Iggesunds Bruk oxygène les eaux usées de l’usine par un lagunage biologique avant de les déverser dans la mer Baltique.

« Différentes possibilités ont été étudiées pour ajouter des étapes d’épuration biologique. Nous avons finalement opté pour de nouvelles installations intégrant un procédé de précipitation chimique, explique Staffan Jonsson, directeur d’Iggesunds Bruk. Nous obtenons ainsi une réduction substantielle des organismes aérobies présents dans les eaux usées, tout en améliorant la quasi-totalité des autres paramètres. Cette nouvelle station de traitement nous met d’ores et déjà aux normes qui, dans un futur probablement pas très lointain, s’imposeront à l’échelon mondial pour les eaux industrielles, » explique Staffan Jonsson, directeur du site Iggesund Bruk .

Iggesunds Bruk (Suède) site de production Iggesund Bruk

Enduction de bio-polymères

Finalement, Iggesund Paperboard a récemment annoncé reçu sa première commande de carton enduit de bio-polymère. L’Invercote est donc désormais disponible avec barrière biodégradable, issue d’une source renouvelable.

« Ce développement a pour une grande part été dicté par le marché, mais il est également conforme à l’approche environnementale générale du group Holmen. » explique Ola Buhrman, Product Manager pour les produits avec barrière plastique et contrecollés. « Il y a une demande évidente de matériaux barrières biodégradables et compostables. »

Ces dernières années, Iggesund a mené une série de tests utilisant les bio-polymères comme matériau barrière, et a fait l’inventaire et l’évaluation des matériaux disponibles sur le marché. L’enduction de bio-polymère a lieu au département finition de l’entreprise, à Strömsbruk. Le matériau barrière le plus courant dans le domaine des emballages en carton est le polyéthylène (PE), un plastique qui n’est ni d’origine biologique, ni biodégradable. Le bio-polymère utilisé par Iggesund est biodégradable et conforme à la norme européenne EN 13432 relative à la compostabilité.

« Malheureusement, remplacer le PE ordinaire par du bio-polymère n’est pas une chose aisée : les nouveaux matériaux sont plus exigeants en termes de technologie de production et d’équipement, » explique M. Buhrman.

Les prix actuels des bio-polymères sont considérablement plus élevés que ceux du PE mais l’on s’attend à ce qu’ils baissent lorsque l’offre augmentera avec la création d’installations de production plus nombreuses et plus grandes. «  Il est toutefois évident que ce développement est dicté par la demande sur le marché d’une meilleure prise de conscience écologique et que les consommateurs sont prêts à payer plus pour un produit biodégradable, » poursuit M. Buhrman.