Dominique Bouvier

Premium Beauty News - Cosmétologie et Plasturgie… de nombreux sujets sont communs. Et vous avez tout à gagner à collaborer.

Dominique Bouvier - Absolument ! J’irai même plus loin. Nous n’avons pas le choix ! Car pour répondre à la fois aux réglementations, aux inquiétudes souvent infondées sur la sécurité de nos produits, à la vague du bio et au développement durable, aux campagnes médiatiques dommageables pour l’industrie, à l’évolution des mentalités, des habitudes de consommation, au pouvoir des donneurs d’ordre et à la mondialisation…, il faut impérativement dialoguer, échanger et partager entre les industriels du contenant et ceux du contenu. Il faut co-fertiliser nos idées, les éprouver ensemble.

Disons le franchement, il faut éviter que le « full service » ne se traduise par un client « full », de plus en plus riche, face à des fournisseurs « empty », laminés et de plus en plus pauvres !

Premium Beauty News - Un véritable appel à la résistance !

Dominique Bouvier - Oui, presque ! Vu la complexité du monde qui nous entoure, plasturgistes et cosméticiens ont tout intérêt à s’épauler ! Ne serait-ce qu’au regard de l’évolution de la réglementation. Mais il faut aussi résister à la concurrence à bas prix (packs et produits), répondre par la qualité et l’innovation, répondre aux exigences du développement durable (bilan carbone), répondre aux besoins de marchés en pleine croissance et, surtout, maintenir le haut niveau de qualité de la cosmétique « made in France » , garantir l’origine et la qualité des produits et de leurs emballages dans le respect des réglementations applicables sur les marchés. Certaines régions du monde mais aussi l’Europe nous imposent des règles nouvelles, qui mettent la barre très haut ! Il faut donc mutualiser les moyens.

Premium Beauty News - Le partenariat, certes, mais les bonnes vieilles habitudes « individualistes » et la frilosité face aux secrets de fabrication ont la vie dure ! N’est-ce pas ?

Dominique Bouvier - C’est vrai ! On entend souvent la phrase suivante : « Mon client m’appartient ou mon équipe est la meilleure ». Il faut en sortir. Nos donneurs d’ordre sont communs, les marques, et elles attendent de nous de l’intelligence industrielle, de l’ingéniosité pratique, des solutions, de l’innovation… Cela suppose que nous partagions les données pour mieux répondre aux besoins du consommateur.

Quant à l’argument « mon équipe est la meilleure », sans doute ! Mais cela n’empêche pas de s’unir, faire équipe, en préservant les qualités essentielles à la réussite. C’est-à-dire l’autonomie et la liberté de mouvement, le dynamisme et l’agilité. La créativité n’est pas l’apanage des grandes structures mais le fruit de cerveaux « vissés » sur des êtres bien « sourcés » et les idées naissent de l’échange et de l’ouverture.

Il faut lever les freins à la collaboration inter-mêtiers. Les conditions de la réussite sont dans le respect mutuel, le partage de la valeur et de l’information, l’équité des contributions, la transparence. Pour bien travailler ensemble, plus qu’un contrat juridique, il faut une charte des valeurs communes et partagées.

Premium Beauty News - Ce rapprochement avec les transformateurs de packaging est donc indispensable !

Dominique Bouvier - Indispensable ! La fonctionnalité du packaging primaire en cosmétique se situe à plusieurs niveaux : ce que j’appelle la « Cosmetabilité », c’est la réponse intelligente du couple produit - pack , selon la finalité d’usage. Plus les bénéfices recherchés sont sophistiqués, plus le démarrage de la collaboration doit être précoce. Et idéalement il faut faire travailler dans nos sociétés les marketeurs avec les designers et les scientifiques … Vous comprenez bien que c’est un challenge plus qu’ambitieux, et les PME finalement ont des atouts à jouer par leurs structures plus légères et plus mobiles !

La compatibilité contenu/contenant de plus fait appel à des disciplines scientifiques très variées et nous avons aussi besoin du soutien des laboratoires académiques. Nous avons dans nos adhérents du CED des chercheurs très compétents pour répondre aux problématiques soulevées.

Premium Beauty News - Mais il y a aussi ce que vous appelez « l’intérêt économique » d’un bon partenariat contenant/contenu.

Dominique Bouvier - Cet intérêt économique n’est pas à négliger. Grâce à une approche commune du marché entre nous et donc une offre commune, il y a à la clé des gains économiques possibles sur les opérations de conditionnement.

Premium Beauty News - La notion de développement durable crée également de nouvelles contraintes ?

Dominique Bouvier - Absolument ! Sont en cause la recyclabilité des matériaux, la biodégradabilité, l’élimination des déchets. La nature des matériaux change avec les matériaux « verts »… La future indication du bilan carbone sur les produits (2011) entraînera d’importants bouleversements et ces prises en compte doivent se faire en partenariat entre les deux industries.