L’explosion des fleurs blanches

Les fleurs blanches ont imprégné de leur souffle radieux cette édition 2024. Une tendance qui a éclos à la fin de la crise sanitaire pour atteindre sa plénitude cette année. Place à la tubéreuse, au jasmin ou à la fleur d’oranger… Si nous ne devions retenir qu’un bouquet de fleurs blanches, ce serait Un Bel Amour d’Été de Parfum d’Empire. Un hymne à l’insouciance, où irradient le gardénia, le magnolia et le champaca, signé Marc-Antoine Corticchiato, avec ce côté très matière, qualitatif et charnel, qu’on lui connaît.

Vers de nouveaux horizons gustatifs

La gourmandise se renouvelle. Délaissant les notes praline, caramel, la palette gourmande explore d’autres territoires olfactifs. À l’image de la note pop-corn, qui oscille entre la cacahuète et le caramel, de God Bless Cola, le dernier-né de la marque Versatile. L’écriture gourmande évolue aussi, jouant d’effets crémeux, qui suggèrent la texture, en bouche, d’une pâtisserie. Les trois nouvelles créations de Nicolaï illustrent bien le propos. Pavlova, Saint-Honoré et Macaron Bourbon, trois parfums inspirés de desserts, dont le réalisme de la texture moelleuse est alléchant.

Des accords fruités plus subtils

Cette 14e édition d’Esxence a également fait la part belle aux notes fruitées : banane, fruit de la passion, poire, pêche… Au-delà de leur présence, c’est le traitement de la note qui retient l’attention. Les accords fruités gagnent en finesse, autour d’une écriture plus subtile, naturaliste. Retenons notamment le bel effet peau de pêche, velouté, de Rue de la Paix, un bouquet floral qui célèbre les 100 ans de la marque Isabey.

Des sillages au charme réconfortant

Si le santal était omniprésent ces deux dernières années, il a laissé place à la vanille, nouvel ingrédient réconfort depuis l’an dernier. Parmi les gousses qui ont teinté le salon de leurs notes envoûtantes, régressives, citons Orchid K d’Ella K. Une vanille aux accents poudrés, rehaussée d’une pointe d’encens, signée Sonia Constant. Toujours dans cet esprit de douceur, les muscs sont encore très présents, prisés pour leur sensualité intimiste. A l’image du dernier lancement de L’Orchestre Parfum, Mono Cachemire, signé Nathalie Feisthauer. Un voile aérien et enveloppant à la fois, pensé comme une seconde peau.

Des accords rafraîchis de notes vertes

Sans être dominantes, les facettes vertes habillaient de nombreux accords. Celles-ci permettent d’offrir une touche plus naturelle aux formules ou de renouveler un thème classique. Le plus bel exemple reste sans doute Cèdre Figalia chez Atelier Materi. Un accord figue, vert, boisé, pour lequel le parfumeur Céline Perdriel a ciselé un effet feuille de figuier froissée, à l’aide d’une absolue d’épinard.

Finalement, cette 14e édition a mis en scène une parfumerie de niche joyeuse, au souffle hédoniste. Cette allégresse puise dans les notes florales blanches, les fruits ou la gourmandise. Elle se reflète jusque dans le design des stands, très colorés cette année. Délaissant la séduction, les nouveautés s’inscrivent plutôt dans une quête de bien-être, d’équilibre intérieur. À l’instar des nombreuses petites marques ancrées dans une démarche apaisante, qui ont peuplé le salon.