Marie-Hélène Morin (©Thomas Saito)

À 50 ans et après une carrière essentiellement accomplie dans l’univers des ressources humaines, Marie-Hélène Morin vient de rejoindre la Fédération française de la parfumerie sélective (FFPS) [1] en tant que Déléguée Générale. Elle succède à Bernard Tessier qui devient conseiller du Président.

Cette spécialiste du droit social est rodée aux négociations collectives. Elle a démarré sa carrière en 1984, chez CGEE Alsthom devenue Cegelec, puis comme Responsable des affaires sociales chez Davum Armatures, une filiale d’Usinor Sacilor (Arcelor Mittal). En 1995 elle quitte l’industrie pour les services en intégrant Carglass comme Directrice des Ressources Humaines, puis rejoint en 1996, toujours en tant que DRH, le groupe Minit présent en France au travers de deux réseaux de boutiques spécialisés : Mister Minit (230 points de vente) et Montre Service (55 points de vente). Parallèlement, à partir de 2002, elle prend en charge les relations sociales de la branche Cordonnerie multiservice et devient la Vice-présidente de l’une des organisations patronales, le Syndicat des Réparateurs Industriels de la Chaussure (SRIC).

Première priorité : boucler le cycle des négociations sur la nouvelle convention collective de la parfumerie sélective. L’ancien accord a été dénoncé en 2008 par l’ensemble des organisations patronales qui souhaitaient distinguer clairement distribution sélective et soins esthétiques. «  La convention en vigueur jusqu’alors datait de 1978 et englobait même les écoles d’esthétiques, mais les besoins de la distribution et ceux des soins esthétiques sont très différents, » explique la nouvelle Déléguée Générale.

« À l’issue de la période de préavis de trois ans, la convention actuelle arrivera à expiration le 28 octobre 2011, et n’est donc plus applicable. Notre objectif est d’arriver à un accord avant la fin de l’année 2012, » ajoute-telle. Ce sont au total près de 17.000 salariés qui sont directement concernés.

L’autre grand chantier est celui de la formation. « C’est un thème essentiel. La base de la distribution sélective de parfums et de produits de beauté, c’est le conseil, et donc la formation des conseillers et conseillères de vente. Certes, les grandes enseignes ont leurs centres de formation, mais pour des structures plus petites il n’y a pas vraiment de solutions adaptées. » Le principal enjeu est de trouver des solutions pour former les salariés, sans pour autant pénaliser l’activité, notamment celle des petites structures indépendantes.

«  Une réflexion a déjà été engagée, nous allons la reprendre dans le but de trouver des solutions innovantes. À ce stade, toutes les options sont ouvertes, y compris l’éventualité de créer une école sous l’égide de la FFPS. Mais rien n’est encore arrêté, le travail de réflexion ne fait reprendre et comporte là encore un volet social important, » précise Marie-Hélène Morin.