Premium Beauty News - Quel bilan tirez-vous de l’évolution du secteur santé-beauté au cours de ces cinq dernières années ?

Dieter Bakic - Au cours des cinq dernières années, nous avons assisté à un essor considérable de nouvelles marques. A tel point que le consommateur s’est trouvé de plus en plus désorienté en matière de produits cosmétiques. L’offre est devenue énorme. Cela devient de plus en plus compliqué. D’autant que ce même consommateur manque d’éducation pour faire face à ce foisonnement. Et les marques ne viennent plus seulement, comme par le passé, de Paris ou New York, mais également de Russie, de Chine, ou d’ailleurs.

Prenons l’exemple des grandes chaînes de distribution dans le monde : le consommateur a de plus en plus de mal à se repérer face à l’offre. Le résultat est que la fidélité n’est plus de mise aujourd’hui face à un produit. Le consommateur « zappe » d’une marque à l’autre.

Premium Beauty News - Pour le consommateur l’approche est différente selon les secteurs : parfumerie, maquillage, skin care…

Dieter Bakic - C’est la conséquence de l’évolution dont nous parlons. Le consommateur a besoin de réponses claires et simples. Il a besoin d’être guidé. La marque qui aura compris cela sera plus proche du consommateur. Les marques doivent prendre soin des consommateurs.

Premium Beauty News - Une évolution de l’offre « produits » qui s’est doublée d’une profonde modification du marché « fournisseurs » !

Dieter Bakic - Du fait de la mondialisation, seuls quelques groupes industriels se sont pratiquement accaparés la totalité du business à travers le monde.

Les conséquences, par exemple, sur l’industrie du packaging ont été immédiates. Les industriels fournisseurs doivent être extrêmement pro-actifs dans le développement des nouvelles lignes. La rapidité de développement est essentielle pour répondre aux attentes du marché. La pro-activité sera toujours la recette du succès. Les initiatives, le savoir-faire, la créativité, la technique feront toujours aux yeux du consommateur le succès d’un produit.

Premium Beauty News - Que pensez-vous de l’offre « full service » qui tend à prendre une part de plus en plus importante au sein des rapports clients/fournisseurs ?

Dieter Bakic - L’intérêt du full-service dépend du produit ; s’agit-il de produit sélectif ou non-sélectif, de produits solaires, de traitements ? Les réponses varient selon les cas. Elles varient également selon le développement de chaque segment. Les produits qui peuvent intéresser le full service sont plus particulièrement les produits promotionnels, rapides d’exécution.

La question qui se pose est : les entreprises du full service sont-elle performantes ? Pour être un bon partenaire, il vous faut être un bon vendeur, avoir le meilleur service, être créatif.

Premium Beauty News - Et les notions d’environnement et de développement durable dans tout cela ?

Dieter Bakic - Nous sommes au début d’une nouvelle révolution. Nous avons besoin de beaucoup de savoir-faire nouveau pour développer un produit qui puisse satisfaire aux critères du développement durable.

Premium Beauty News - La contrefaçon est un véritable fléau pour l’industrie occidentale. Quelle est votre opinion sur ce sujet ?

Dieter Bakic - Si l’on regarde, par exemple, les Chinois, ils ont acquis très rapidement, comme les Japonais au début des années 1960, le savoir-faire développé pendant de longues années en Europe et aux Etats-Unis. Et ils progressent très vite dans le domaine de la créativité et dans la technique.

L’Occident est certainement en grande partie à l’origine de leur succès dans le domaine notamment du packaging et de l’univers du full-service. Il ne faut pas oublier que c’est grâce à l’énorme demande de l’Europe et des Etats-Unis que la Chine est si prospère.