Avec l’appui d’un chimiste agréé, Organic Monitor a évalué la composition de plus de 50 marques internationales de produits cosmétiques naturels. La société d’études de marché a ensuite classé les marques selon leur niveau de « naturalité ».

Cette étude a permis d’établir que, à l’exception des produits certifiés, les formulations de la plupart des marques ne sont pas à la hauteur de leurs revendications marketing. Organic Monitor précise que de nombreuses entreprises qui vantent des cosmétiques « chimiquement propres » sont loin de proposer des produits exempts de d’ingrédients synthétiques non litigieux, même quand ils contiennent des substances biologiques certifiées.

L’importance de la certification

L’étude souligne que, pour les consommateurs, la certification reste le plus sûr moyen d’évaluer la crédibilité des revendications naturelles et biologiques des cosmétiques. De fait, les marques dotées d’une forte proportion de produits certifiés ont reçu les scores de naturalité les plus élevés. Les référentiels du type Ecocert, Cosmébio, Soil Association, BDIH, NPA ou NaTrue fournissent en effet des définitions claires de ce qu’ils considèrent comme des cosmétiques naturels ou biologiques, ainsi que des listes des ingrédients et des procédés qu’ils autorisent.

L’étude montre également que naturalité et certification ne sont plus une spécificité des marques de niche de petite taille. Parfaite illustration de l’évolution du marché : des produits de masse certifiés lancés par de grandes multinationales ont également atteint des scores élevés pour le caractère naturel ou biologique de leurs formulations : Garnier Bio Active (L’Oréal), Diadermine Bio Expertise (Henkel) et Johnson’s Natural (Johnson & Johnson).

Parfaite illustration de l’évolution du marché : des produits de multinationales ont obtenu des scores de "naturalité" élevés

Les labels de commerce équitable en question

En revanche, l’étude interroge la confusion liée aux certifications du commerce équitable. Les produits cosmétiques équitables évalués par Organic Monitor ont reçu des notes faibles en terme de naturalité du fait de leur concentration en substances synthétiques. En effet, les référentiels concernés se focalisent uniquement sur les ingrédients issus du commerce équitable, n’abordent pas les questions de formulation, et sont dépourvus de listes d’ingrédients synthétiques autorisés ou interdits. Au final, ils peuvent être trompeurs lorsque les marques ciblent leurs revendications sur des ingrédients naturels et équitables.

Les marques asiatiques et latino-américaines à la traîne

Organic Monitor a également constaté d’importantes variations entre les zones géographiques, en partie corrélées avec le taux d’adoption des référentiels biologiques et naturels. Les marques européennes ont réalisé les meilleurs scores, les marques nord-américaines se classent au deuxième rang, tandis que celles des autres régions obtiennent généralement des notes plus faibles. « Bien qu’un nombre croissant de marques asiatiques et latino-américaines mettent l’accent sur leurs ingrédients naturels et souvent endémiques, leurs formulations sont généralement riches en conservateurs, émulsifiants et autres ingrédients de synthèse, » indique la firme dans un communiqué.

Selon Organic Monitor, les marques d’Amérique latine et d’Asie manquent d’expérience avec les ingrédients verts. «  De nombreuses sociétés asiatiques ne sont pas habituées à utiliser la nouvelle palette d’ingrédients verts, préférant utiliser dans leurs formulations des substances synthétiques familières, » explique Judi Beerling, responsable de la Recherche Technique.

Pour traiter les questions associées à la formulation de cosmétiques naturels et biologiques, Organic Monitor consacrera un atelier et un séminaire à ce sujet lors du Sustainable Cosmetics Summit, qui se tiendra à Hong Kong les 7 et 8 novembre 2011.