La vogue des ingrédients naturels et biologique en cosmétique pourrait faire de la Colombie un acteur clef de ce secteur. C’est en tout cas ce que pensent les autorités du pays, bien décidées à soutenir une filière en cours de structuration.

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Programme de développement industriel

La filière des cosmétiques et des produits d’hygiène est en effet l’un des douze secteurs ciblés par le programme national de développement « Transformación Productiva », lancé en août dernier par le Président de la République colombienne, Juan Manuel Santos.

Le plan de développement de la filière n’hésite pas à voir (très) loin ! Dès 2012, la priorité sera donnée aux marchés naturels de la Colombie, à savoir ses clients habituels et ses principaux partenaires commerciaux. Puis à partir de 2019, la création de produits plus exigeants, pour conquérir de nouveaux marchés. Enfin, en 2032, l’accent sera mis sur la poursuite du développement international et l’assise de la reconnaissance des cosmétiques naturels colombiens.

Un secteur en pleine croissance

Selon la Chambre d’industrie des cosmétiques et des produits de toilette de Colombie (Cámara de la Industria Cosmética y de Aseo de Colombia), les exportations du pays pour ce secteur ont été multipliées par dix en dix ans. Avec 683 millions de dollars en 2010 [1], la Colombie est l’un des principaux exportateurs d’Amérique Latine.

Les raisons de cette réussite sont multiples : main d’œuvre qualifiée [2], climat offrant la possibilité de produire tout au long de l’année et de fournir les marchés européens en dehors de leur saison de production, biodiversité exceptionnelle puisqu’il s’agit du deuxième pays le plus riche au monde en variété d’espèces de fleurs (51 2203) derrière le Brésil. Enfin, le pays bénéficie d’un grand potentiel de marché intérieur, avec la 2ème meilleure croissance de la région en 2010.

De fait, la Colombie attire les multinationales des cosmétiques qui représentent 75% du marché total, et génèrent à elles seules 81% des ventes du secteur. Reckitt Benckiser est ainsi implanté en Colombie depuis plus de 60 ans.

«  Que ce soit pour l’ouverture d’usines, de centres de distribution ou de R&D, plusieurs centaines de millions de dollars ont été investis par de nombreuses firmes internationales depuis près de 5 ans, » indique Proexport Colombia, l’organisme chargé du soutien des entreprises colombienne sur les marchés extérieurs.

Unilever a choisi la Colombie pour la création de trois usines de production (Bogota, Cali et Palmira Valle) et d’un centre de distribution régional pour un investissement de 31,5 millions de dollars. Procter & Gamble a investi 25 millions de dollars pour ouvrir son nouveau centre de distribution de 150 000 m2 à Rionegro. Avon a investi entre 50 et 60 millions de dollats pour son centre de distribution « écologique » de 28 000 m2. Sont également présents des groupes tels que Yanbal, Belcorp, Henkel, Beiersdorf.

Partenaire de la Cosmetic Valley

La Cámara de la Industria Cosmética y de Aseo de Colombia a signé en juillet dernier un accord avec la Cosmetic Valley, le pôle de compétitivité français qui regroupe entreprises et universités. Cet accord prévoit notamment l’échange d’informations sectorielles, la mobilité des chercheurs à l’échelle internationale, la création d’alliances commerciales et de partenariats tant au niveau de la recherche qu’au niveau de la formation.

Pour Camilo Martinez, directeur de Proexport Colombia, «  la signature de cet accord est un pas significatif dans la mesure où le marché français est le premier acteur mondial du secteur des cosmétiques, non seulement c’est une référence internationale, mais également une porte d’entrée sur le marché européen. »

Par ailleurs, huit entreprises colombiennes (Neyber, Waliwa, Kahai, Lail Cosmeticos, Laboratorios Francol, TropicOil, Cooparmayo et Biocate) viennent de participer à la dernière édition de Beyond Beauty Paris où elles ont présenté leurs ingrédients naturels : huiles essentielles, aloé vera, avocat, fruit de la passion, basilic ou encore origan.